Le 29 avril dernier, la Guinée était devant le Conseil des droits de l’homme, suite à l’examen périodique universel (EPI) tenu à Genève, en Suisse, pour promouvoir et protéger les droits humains. Dans une déclaration, une trentaine d’organisations de défense des droits humains a animé jeudi 29 mai, une conférence à la maison commune des journaleux, à la Minière, pour restituer les recommandations faites à la Guinée lors de ce rendez-vous mondial.
Ces défenseurs des droits humains ont salué l’élan remarquable de solidarité internationale et la participation de 87 États lors de l’examen de la Guinée. La mobilisation témoigne de « l’importance stratégique accordée par la communauté internationale à la situation des droits humains en Guinée et de l’attention portée aux efforts et aux défis en la matière (…) Le dialogue engagé à Genève reflète une volonté politique de coopération avec les mécanismes internationaux des droits humains », a déclaré le porte-voix du collectif des ONG, Ousmane Diané.
Lors de l’examen, 257 recommandations sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris celui des femmes, des enfants, des personnes vulnérables, la gouvernance des ressources naturelles ainsi que la protection de l’environnement ont été adressées à la Guinée. Selon la déclaration, les recommandations constituent une feuille de route essentielle pour renforcer l’État de droit, réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie des populations guinéennes. « Parmi les priorités exprimées, figurent la lutte contre les disparitions forcées et l’amélioration des conditions carcérales, garantir la liberté de la presse, la liberté d’expression et le pluralisme politique, la ratification du protocole de Paris relatif au statut des Institutions nationales indépendantes des droits de l’homme, INDH ».
Selon Ousmane Diané, la diligence des enquêtes sur les cas de violations des droits humains dans les délais raisonnables permettent aux victimes d’obtenir justice et réparation, comme « l’accès à une éducation inclusive et équitable, la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, le respect des droits dans les projets de développement, notamment le projet Simandou 2040, présenté comme un levier stratégique pour un développement durable et inclusif. Ces avancées sont encourageantes et doivent être renforcées à travers l’acceptation et la mise en œuvre effective des 257 recommandations formulées. Nous appuierons et encourageons l’État guinéen à accepter sans réserve les recommandations adressées à la Guinée lors de la session de l’EPU et à les traduire en actions prioritaires d’ici 2030. Cependant, nous insistons sur le fait que l’acceptation des recommandations ne serait suffisante ».
Pour la mise en œuvre, Ousmane Diané réitère que le collectif demande une volonté politique réelle, axée sur l’élaboration et l’adoption d’un plan national de mise en œuvre doté de ressources adéquates et d’indicateurs mesurables. La création d’un mécanisme de suivi transparent et inclusif intégrant la participation active des organisations de la société civile, des partenaires techniques et des citoyens, la priorisation effective de ces recommandations au sein des politiques publiques en tenant compte des réalités locales. « Nous appelons à une résidence citoyenne, accrue et à une concertation permanente entre les institutions publiques, les acteurs de la société civile et autres parties prenantes. Le respect des droits humains n’est pas seulement une exigence juridique, il est aussi le socle d’un développement durable, équitable et pacifique. Nous soulignons l’importance cruciale de la prise en compte des droits humains dans les projets et programmes de développement. Celui de Simandou doit devenir un modèle de respect des droits humains à travers la transparence dans la gestion des ressources et des documents contractuels conformément aux dispositions légales en la matière. La protection des droits des communautés locales, l’accès équitable à l’emploi pour les jeunes, les femmes et les personnes handicapées, la préservation rigoureuse de l’environnement », ajoute-t-il.
Pour terminer, les ONG réitèrent leur engagement à accompagner l’État guinéen dans ces processus exigeants, « mais porteurs d’espoir », afin que les engagements pris à Genève se traduisent en actions concrètes, pour une Guinée plus respectueuse des droits humains. Amen !
Kadiatou Diallo