À quelques semaines des examens nationaux qui débuteront le 12 juin, les écoles publiques et privées de la commune urbaine de Coyah intensifient les préparatifs. Élèves, enseignants et responsables éducatifs redoublent d’efforts, malgré les défis. Reportage.

Nous sommes lundi 26 mai. Mohamed Camara, élève en 6e année dans une école privée du centre-ville de Coyah, est assis autour d’une table, les mains chargées de cahiers. Il échange avec ses camarades de classe sur les épreuves de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) qu’il se dit prêt à affronter. « Je suis bien les cours et surtout je révise bien mes leçons. Parfois, seul et parfois  avec mes amis. Je révise mes leçons, même si je suis fatigué », explique l’adolescent.

Seule dans son coin, Diaby Assiatou, élève en 10e année, profite de la pause pour revoir ses leçons. Elle  alterne révisions et sémi-internats: « Avec le soutien de la direction, de nos parents, bien sûr, et de nos enseignants qui sont là à tout moment, nous avons l’espoir. J’ai commencé les révisions depuis le début de l’année. Donc, peu importe la provenance du sujet, je crois que je peux m’en sortir ».

Rencontrée dans sa salle de classe, Halimatou Diallo, candidate au baccalauréat unique, suit avec intérêt un cours de révision avec son professeur de français. « Nous sommes à la phase de la préparation. On fait des répétitions à l’école. Et à la maison, les parents nous soutiennent. Ils nous laissent aller réviser la nuit. Je dirais à tous les candidats de rester calmes et de se préparer. L’examen, ce n’est pas facile. Mais avec le courage, nous pourrons réussir », espère-t-elle.  

Suivi régulier des candidats

Si les candidats débordent d’optimisme, Ousmane Camara, maître de 6e année, trouvé en situation de classe, se veut plutôt prudent: « Quelqu’un qui prépare une classe d’examen ne peut pas dire que les candidats sont prêts à 100 %. Mais ceux que nous encadrons sont prêts à 90 %. L’examen est parfois ingrat ».

Interrogé, Sékou Oumar Cissé, directeur général adjoint chargé des études des écoles Naby Bakoro, se réjouit de l’avancée des cours: « Nous avons bouclé le programme depuis longtemps, y compris dans les classes intermédiaires. On a fini les examens blancs pour l’entrée en 7e, le BEPC et le Bac. Les différents candidats se préparent à merveille ».

Cette année, l’établissement veut placer la barre haut: « Nous voulons avoir des lauréats, aussi bien à l’examen d’entrée en 7e, au brevet qu’au Bac. Certains pensent que les lauréats, c’est seulement au baccalauréat. Mais il y en a aussi à l’entrée en 7e. Cette année, je veux me particulariser en obtenant des lauréats au niveau préfectoral pour l’entrée en 7e, régional pour le BEPC, et national pour le baccalauréat ».

Sékou Oumar Cissé lance un appel à ses élèves: « Je demande aux candidats et aux parents d’élèves de continuer, comme ils l’ont toujours fait, d’accompagner les enseignants. J’invite les parents à assurer le suivi régulier de leurs enfants après l’école, à nous faire des retours et des recommandations. Cela nous permettrait d’améliorer la performance. Aux élèves, je demande d’être courageux, dynamiques et dévoués.On ne sera jamais en dehors du programme. Cela fait au moins cinq ans qu’en Guinée, tous les sujets d’examen sont à la portée des élèves. Il suffit seulement de réviser pour s’en sortir. »

 Alors que les examens approchent à grands pas, le principal du collège public Plateau de Coyah tourne dans les salles de classe pour superviser le déroulement du brevet blanc. Il se montre rassurant quant à la préparation des élèves et salue le bon déroulement de l’année scolaire: « Nous avons quatre salles qui contiennent uniquement des élèves de 10e année. Nous sommes à la fin du programme.  C’est le brevet blanc et des cours de remise à niveau que nous faisons actuellement. Cette année, nous n’avons pas eu de perturbations. L’année scolaire s’est déroulée dans de bonnes conditions, donc il n’y a pas eu de retard dans l’exécution du programme. Pour les classes d’examen, nous avons demandé aux enseignants de continuer à encadrer les élèves et à réviser avec eux jusqu’au dernier jour. Nous avons établi un emploi du temps et un programme de travail adapté.  Je suis optimiste ».

Démission des parents ?

Poursuivant, Moussa Kaba, pointe  un défi majeur: « Malheureusement, notre principal problème, ce sont les parents. Ils ont démissionné. Tout au long de l’année, nous n’avons pu les rencontrer que deux fois, sur convocation. Quand on les convoque, non seulement ils ne viennent pas toujours, mais ils ne cherchent pas non plus à nous rencontrer. Donc, on se débrouille seuls avec les enfants pour enseigner et éduquer, puisque nous sommes des éducateurs, des pédagogues. Nous n’abandonnons pas, nous ne nous fatiguons pas. Je demande aux parents de nous aider, de nous donner la main. Si les parents et l’école travaillent ensemble, nous pourrons vraiment aider nos enfants. À la maison, ils doivent surveiller et vérifier les exercices que nous leur donnons. C’est extrêmement important.  Mais lorsque l’enfant sait qu’il n’a personne à la maison pour le contrôler, une fois hors de l’école, il jette son cahier et sort. Je demande donc aux parents de rester en contact permanent avec l’école. C’est essentiel pour un bon encadrement des élèves ».

A la Direction préfectorale de l’éducation de Coyah, les statistiques sur le nombre des candidats aux différents examens sont indisponibles. Une  source le justifie par l’instauration d’une nouvelle réforme dans le système éducatif guinéen, à savoir les inscriptions en ligne des candidats. Le Service national des examens serait à pied d’œuvre pour publier les statistiques d’ici début juin.

Mariama Dalanda Bah