Le « Forum sur l’avenir de la presse » se poursuit ce mardi et demain mercredi, à l’hôtel Palm Camayenne de Conakry. Alors que les journalistes guinéens espèrent voir les trois grands médias audiovisuels privés du pays, Djoma, FIM et Espace, retrouver les agréments que le gouvernement leur a retirés depuis près d’un an, les autorités présentes à la cérémonie d’ouverture, lundi 19 mai, ont chargé, une nouvelle fois, leurs propriétaires.
À la tribune de la salle de conférence, face aux journalistes, il y a autant de militaires que d’autorités civiles. On note la présence, notamment, du général Abdoulaye Keïta, le chef d’état-major de l’armée de terre et membre du CNRD, la junte au pouvoir en Guinée, qui n’a pas pris la parole.
Au pupitre, le Premier ministre Amadou Oury Bah a mené nouvelle offensive contre les propriétaires des médias audiovisuels fermés : « Ceux qui voulaient (occuper) la totalité de l’espace médiatique… Cette réalité est changée aujourd’hui. Lorsque vous êtes à la tête d’une entreprise, que ce soit une entreprise économique ou une entreprise de presse, vous ne devez pas utiliser cette entreprise pour vos intérêts personnels stricto sensu. »
Du côté des représentants de la profession, on mise sur la négociation.
« La première doléance, c’est de permettre d’ouvrir ce dialogue qui doit aboutir à la réouverture à ces médias qui sont fermés, qui sont de grands groupes de médias, qui employaient beaucoup de personnes », explique Aboubacar Camara, le président de l’URTELGUI, l’Union des radios et télévisions libres de Guinée :
Même si le dossier des médias fermés semble pour le moment encore bloqué, le forum doit permettre des avancées sur la mise en place d’un « organe d’autorégulation des médias » et sur la convention collective des journalistes.
Concernant Habib Marouane Camara, journaliste disparu depuis six mois, le président de la Haute autorité de la communication (HAC) Boubacar Yacine Diallo dit espérer que les enquêtes ouvertes pour le retrouver aboutiront bientôt.
Par RFI