À Conakry, le Forum sur l’avenir de la presse s’est achevé mercredi 21 mai après trois jours de débats entre journalistes, patrons de presse et représentants de l’État. Deux principales annonces en sont ressorties : la création d’un « organe d’auto-régulation » des médias et l’élaboration d’une convention collective, réclamée de longue date par les syndicats. En revanche, les atteintes les plus flagrantes à la liberté de la presse en Guinée n’ont bénéficié que d’une place secondaire dans les débats.
Ces deux propositions feront l’objet de nouvelles discussions dès la semaine prochaine, avant d’être soumises à la Haute Autorité de la Communication (HAC). Le cas du journaliste disparu depuis six mois a aussi été évoqué dans les recommandations formulées à la conclusion du Forum, présentées par Matar Sall, juriste sénégalais invité aux débats : « Les participants invitent l’État à prendre toutes mesures nécessaires afin de poursuivre les enquêtes pour retrouver le journaliste Habib Marouane Camara. »
Le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a lui aussi encouragé la justice à poursuivre les enquêtes. Il a déclaré espérer que le journaliste pourra bientôt rejoindre sa famille.
« Nul ne peut intervenir »
En revanche, la question des médias fermés – notamment FIM, Djoma et Espace – que les associations de presse souhaitaient voir rouvrir, n’a pas su se faire une place dans les recommandations. À ce sujet, le président de la HAC botte en touche et renvoie vers la justice :
« La HAC ne s’est jamais prononcée sur ce sujet. La raison en est simple. Les patrons des médias fermés ont saisi la Cour suprême. C’est entre eux et l’agent judiciaire de l’État. Nul ne peut intervenir tant que la Cour n’a pas rendu son arrêt. »
Les patrons de ces médias avaient saisi la Cour suprême il y a un an, peu après la fermeture de leurs médias. Mais depuis, aucune avancée notable n’a été signalée dans la procédure.
Par RFI