En Guinée, le bras de fer entre la junte et la société émirienne EGA se poursuit. La filiale de EGA dans le pays, la Guinea Alumina Corporation (GAC), qui exploite la bauxite, est accusée de ne pas avoir respecté ses engagements par le CNRD au pouvoir, notamment concernant la construction d’une raffinerie d’aluminium. La tension monte depuis plusieurs semaines. La société émirienne se défend des accusations.

C’est Amara Camara qui a décoché la flèche la plus acérée. Il y a une semaine, devant la presse, le porte-parole de la présidence n’a pas mâché ses mots quant au non-respect de certains engagements. « GAC, conforme à sa convention de base, devrait développer une raffinerie ici en Guinée. Vingt ans après, (il n’y a) aucune raffinerie. Notre bauxite est quand même en train de sortir. C’est notre terre, quelqu’un n’a pas respecté ses engagements », assène-t-il.

La GAC conteste les accusations du pouvoir

La Guinea Alumina Corporation (GAC) est mise en demeure, sous la menace de perdre son permis d’exploitation. Après plusieurs jours de silence, la société minière réagit. Elle assure « avoir toujours respecté l’ensemble de ses obligations aux termes des accords signés avec l’État guinéen ». GAC conteste les accusations tout en privilégiant le dialogue même si les négociations semblent aujourd’hui au point mort.

La junte ne relâche pas la pression et GAC, toujours interdite d’exporter sa bauxite, rappelle son poids économique. Avec plus de 12 millions de tonnes extraites l’année dernière, la société minière est le quatrième producteur national. Elle emploie plus de 3 200 personnes et aurait versé à l’État des impôts à hauteur de 600 milliards de francs guinéens, soit 70 millions de dollars en 2022.

Par RFI