En Guinée, cela fait tout juste un an que les radios et télés privées nationales sont totalement fermées. Le ministre de l’Information invoquait un « non-respect du contenu des cahiers des charges ». Depuis, c’est essentiellement le média d’état RTG qui traite de l’actualité politique guinéenne.
Alors que se clôture ce mercredi à Conakry le Forum sur l’avenir de la presse animé par les militaires du CNRD, le gouvernement et des institutions, la situation des journalistes reste inquiétante comme l’atteste le classement annuel de Reporters sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse. La Guinée dégringolant de 25 places en une seule année.
En mars 2024, le Premier ministre Bah Oury en conférence de presse revenait sur la fermeture de ces médias privés, l’estimant nécessaire à la refondation voulue par le président Mamadi Doumbouya : « Et j’avais dit à la presse lorsqu’ils ont refusé la main tendue au mois de mai de l’année dernière : « ceux qui refusent d’aller dans le sens du changement vont disparaitre de part leur propre faute ». Et j’ai dit aux journalistes : « Il y a un espace à prendre, mais cet espace à prendre doit correspondre avec une prise de conscience que les paradigmes ont changé ». »
Répression
En effet, une répression sans précédent s’est abattue sur la profession depuis l’arrivée de Bah Oury à la Primature. Hormis « la perte de plus de 700 emplois dans le secteur », RSF dénonce une multiplication des « agressions, arrestations arbitraires et menaces » envers les journalistes en 2024 avec en fin d’année l’enlèvement de Habib Marouane Camara par des gendarmes et toujours porté disparu à ce jour.
Deux mois après ce kidnapping, devant des journalistes à Nzérékoré, Fana Soumah, ministre de l’Information et ex-présentateur du JT de la RTG déclarait : « On n’est pas plus puissant que l’État. Quand l’État veut te faire taire, il te fera taire. Tu ne peux rien ! »
Par RFI