Le procès opposant l’Etat guinéen au professeur Mamadou Dadhi Baldé, à Oumar Yansané et à Samuel Koundoua Koumassadouno devait reprendre lundi 19 mai, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Mais il n’a pas eu lieu. Cette fois-ci, c’est la défense qui sollicite le renvoi. Elle justifie sa demande par le fait que le directeur général du CHU Ignace Deen et son avocat, maître Mohamed Traoré, sont à la Mecque, pour le Hadj 2025. Pourtant, l’inspecteur ayant diligenté les enquêtes concluant que l’argent public a été détourné, était présent et prêt à comparaître. Il va cependant devoir patienter jusqu’au 30 juin prochain, date à laquelle l’audience a été renvoyée.

Le professeur Dadhi Baldé, son agent comptable et son directeur administratif et financier sont accusés, par l’Agent judiciaire de l’Etat, de « détournement de deniers publics » s’élevant à 866 millions de francs guinéens. Selon le plaignant, une partie de cet argent était destinée à la subvention de la structure et l’autre, tirée des recettes de l’hôpital.

Les prévenus rejettent les faits, dénoncent une procédure concoctée pour ternir leur image et les évincer du CHU Ignace Deen. Ils arguent que les inspecteurs ont bâclé leur travail uniquement pour satisfaire les désidératas de certains cadres tapis au ministère de l’Economie et des Finances et au ministère de la Santé. Ils ont soutenu pendant leur comparution que 325 millions de francs guinéens ont servi à l’achat du matériel informatique (ordinateurs, imprimantes et accessoires) pour les cadres de la direction générale de l’hôpital, ainsi qu’à l’achat des blouses et kites opératoires. Les 541 millions de francs guinéens ont été, selon eux, utilisés pour payer les ristournes des cadres des différents services, les salaires des contractuels et refaire une passerelle de l’hôpital qui avait cédé.

Yacine Diallo