Invité le 15 mai de nos con(.)frères de NCI (Nouvelle chaîne ivoirienne), le Premier ministre guinéen et prési de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) a présenté le bled sous son meilleur jour. Au menu de la causerie, à l’occasion d’un séjour à Abidjan du locataire du Palais de la Colombe: candidature du général Mamadi Doum-bouillant, relations électriques entre pouvoir et opposition, mauvais classement dans le rapport de Reporters sans frontières…
Amadeus Oury Bah accuse la complexité du contexte actuel de la Guinée, pour justifier les 25 poings perdus cette année par le pays, classé 103e sur 180 pays par Reporters sans frontières (RSF) en matière de liberté de la presse dans le monde. « Vous savez, la question de la liberté est assez complexe. Ce n’est pas la normalité qui fait qu’on peut dire qu’on est dans un environnement de liberté et de démocratie. Nous sommes en train de vivre une période historique majeure qui nécessite des changements structurels. Il y a des résistances, des esprits partisans du statu quo, mais je pense que ces frictions vont progressivement s’atténuer. Nous sommes en train de constater simplement des répliques de faibles intensités », a-t-il minimisé.

Sauf, il n’y pas que les médias qui sont malmenés. La situation des opposants politiques n’est pas non plus reluisante. « Rares sont les partis qui se définissent comme des partis politiques de l’opposition. […] Les intérêts qui étaient au pouvoir se sont opposés de manière directe au nouveau processus de dévolution du pouvoir. […] Le dialogue interguinéen a mis en place 35 recommandations qui sont en train d’être mises en œuvre, pour nous permettre d’aller de la manière la plus consensuelle aux élections », a réagi l’invité (de marque déposée) de NCI, répondant à une question relative aux relations électriques entre le pouvoir et la classe politique. Il se targue d’avancées, comme l’organisation du procès sur le massacre du 28 septembre 2009. Même que ceux qui, malgré tout, s’opposent « se comptent du bout des doigts », renchérit le PM guinéen. Entre exil, prison et disparitions, c’est normal qu’il en soit ainsi, pourraient rétorquer les aigris.
Une candidature salvatrice ?
L’autre point abordé lors de cette interview est la candidature quasi-certaine à la future présidentielle de Mamadi Doum-bouillant. Là-dessus, le chef du goubernement ne laisse planer aucun doute quant à sa position. Alors que le débat sur la participation ou non du Prési de la transition enfle, la position du Premier ministre est claire. Si le chef de l’État choisit de se présenter, le soutien de l’UDRG ne fera pas défaut. Naturellement. « Ce qui est clair, c’est que si le président de la République est candidat, le Premier ministre et son parti l’accompagneront dans ce choix majeur, qui vise à assurer la stabilité du processus en cours. » Il jure, la main sur le palpitant, que cela préserverait les acquis de la transition, garantirait la stabilité, la continuité des réformes, consoliderait la réconciliation nationale, ainsi que la restauration pleine et entière des droits des citoyens et des libertés démocratiques. Amen !
Amadeus Oury Bah appelle ainsi tous les acteurs à faire preuve de responsabilité et à dépasser les intérêts partisans, afin d’œuvrer pour l’avenir du pays. « Il est essentiel, au-delà des intérêts personnels, que les forces positives du pays, les hommes et les femmes désireux de voir la Guinée émerger, unissent leurs efforts », a-t-il plaidé.
Mariama Dalanda Bah