Démarré depuis sept ans, le bitumage des voiries de la ville de Labé est une nouvelle fois à l’arrêt, deux mois après son relancement. Le projet porte sur le bitumage de 15 km.
Les travaux de construction et de réhabilitation des routes dans la ville de Karamoko Alpha Mo Labé peinent à avancer. Le projet, amorcé en 2018 sous le régime d’Alpha Condé, visait à bitumer 15 kilomètres. Un retard qui préoccupe les habitants, tant circuler dans la ville relève d’un parcours du combattant. Relancés pour la énième fois en mars dernier, dans le quartier Kouroula, les travaux devaient s’achever avant le début de la saison des pluies. Ils sont à l’arrêt.

Dans plusieurs quartiers, notamment à Thindel, en passant par le Palais de la Kolima, sur la corniche nord et d’autres axes principaux… la première couche de goudron n’a même pas été appliquée. Les machines, abandonnées sur les bords de route ou dans les quartiers, sont livrées aux intempéries. Certaines ont même les pneus dégonflés.

Vendredi 9 mai, dans l’après-midi, les locaux de l’Inspection régionale des travaux publics et ceux du Gouvernorat de Labé étaient fermés. Sur les chantiers, aucun interlocuteur. Nulle trace de Guicopres, la société en charge des travaux.
Entre poussière et boue
Avant les premières pluies, les riverains étaient envahis par des nuages de poussière soulevés à chaque passage des engins roulants. Désormais, la boue et les flaques d’eau ont pris le relais.
Selon certains confrères, en mars 2024, l’inspecteur régional des infrastructures et des travaux publics avait annoncé que seuls 6 kilomètres sur les 15 prévus ont été réalisés, faute de financement. L’entreprise Guicopress serait « confrontée à de sérieuses difficultés financières, aggravées par des retards de déblocage des fonds de la part de l’État », confie-t-on à Labé.

Face à l’éternel chantier, les habitants des quartiers traversés ne cachent pas leur colère. La lenteur des travaux, les difficiles conditions de circulation et l’impact sur leur santé au quotidien alimentent un profond « sentiment de frustration ». Certains riverains dénoncent aussi une répartition inéquitable des travaux. Selon ces derniers, plusieurs quartiers sont ignorés dans les projets de développement de la ville, à l’instar du bitumage des voiries.
Abdoulaye Pellel Bah
Envoyé Spécial