L’Union des forces républicaines, l’UFR, a tenu, vendredi 30 mai, son congrès à Conakry. Sans surprise, Sidya Touré a été reconduit à la présidence du parti, à la quasi-unanimité. Par visio-conférence, depuis la Côte d’Ivoire où il s’est exilé il y a trois ans, il a rendu hommage aux activistes Foniké Menguè, Billo Bah et au journaliste Habib Marouane Camara, disparus depuis plusieurs mois. Et il a appelé les autorités de transition à dialoguer avec la classe politique pour apaiser les tensions. Si ce congrès pourrait, en effet, permettre à l’UFR de voir levée sa suspension décidée par le ministère de l’Administration du territoire, mi-mars 2025, la question de la candidature de Sidya Touré à l’élection présidentielle est encore loin d’être réglée.
Le parti était suspendu depuis la mi-mars, après l’« évaluation » menée par le ministère de l’Administration du territoire. Fodé Baldé, responsable de la communication de l’UFR, espère que ce congrès permettra au parti de reprendre ses activités politiques : « Conformément à ce qui nous a été dit, il avait été convenu que suite à cette organisation, la sanction serait levée. Nous sommes rassurés qu’ils lèveront parce qu’ils n’ont pas le choix, c’est ce qu’ils doivent faire. »
Limite d’âge à 80 ans ?
Pour autant, la levée de la suspension du parti ne signifierait pas que la voie est dégagée pour la candidature de Sidya Touré à l’élection. L’avant-projet de Constitution présenté en juillet au CNT comprenait une disposition limitant à 80 ans l’âge pour se présenter à la présidentielle. Et c’est précisément l’âge de Sidya Touré. On ne sait pas si cette disposition a été conservée dans le texte voté par le CNT en avril 2025, car il n’a pas été publié.
« C’est le peuple qui choisit »
En tout cas, Bakary Goyo Zoumanigui, fondateur du parti, s’oppose fermement à cette mesure : « La suite d’une transition politique, une transition après un coup d’État militaire, voudrait que toute élection qui aura lieu après soit inclusive, qu’on n’élimine personne. C’est le peuple qui choisit. »
Lors de son allocution devant les militants, Sidya Touré n’a pas évoqué de possible retour en Guinée.
Par RFI