L’hydroponie permet de cultiver des légumes sains, sans pesticides et sans terre, tout en économisant jusqu’à 90 pour cent d’eau.
En misant sur l’hydroponie, une technique de culture hors-sol, Amy Séphora Doumbia (24 ans) est résolue à développer l’agriculture urbaine et à offrir une alimentation à la fois durable et saine en Côte d’Ivoire.
Dans sa ferme installée sur l’un des toits d’Abidjan (sud), Amy cultive principalement des laitues (feuille de chêne, romaine, batavia) en utilisant une technique innovante. Il s’agit de la technique de culture sur film nutritif qui consiste à appliquer un film fin d’eau riche en nutriments circulant autour des racines des plantes. Cette méthode permet de cultiver des légumes sains, sans pesticides et sans terre, tout en économisant jusqu’à 90 pour cent d’eau.
« Notre objectif est de promouvoir des techniques agricoles, accessibles et respectueuses de l’environnement, offrir une alimentation fraîche et saine en milieu urbain et renforcer la sécurité alimentaire », indique Amy dans un entretien accordé à la dpa.
Formée en production agricole à l’Institut de Gestion Agronome de l’Université de Korhogo (nord), l’Ivoirienne a lancé sa startup spécialisée dans l’agriculture urbaine durable « Nankô » pour répondre à plusieurs problématiques dont le manque d’espace agricole en ville, l’insécurité alimentaire et le gaspillage des ressources naturelles comme l’eau.
« L’idée m’est venue après une visite dans une ferme hydroponique au Rwanda, où j’ai découvert qu’il était possible de cultiver efficacement en ville, sans sol, en utilisant peu d’eau, et sans pesticides », raconte-t-elle. En plus de produire des légumes, Amy et son équipe installent des systèmes hydroponiques innovants pour les particuliers et les professionnels.
Bien qu’elle n’ait pas encore atteint tous ses objectifs, l’entrepreneure se félicite du chemin parcouru depuis le lancement de son projet en 2024. Elle est parvenue à passer de l’idée au prototype réel et à commercialiser ses premières laitues. « Nous avons reçu des retours très positifs de la part des clients et même réussi à inspirer d’autres jeunes à se lancer dans l’agriculture moderne », assure la jeune femme qui se lancera prochainement dans la production de fraises en hors-sol.
« Actuellement, nous continuons notre production sur le premier site, en attendant la finalisation du nouveau site qui est en cours de construction. Ce futur espace plus spacieux nous permettra d’augmenter notre capacité de production, de mieux répondre à la demande, et de structurer l’entreprise de manière plus durable », ajoute-t-elle.
Son souhait est de développer plusieurs fermes écologiques en milieu urbain, proposer des formations accessibles sur la culture hors sol, et accompagner d’autres jeunes, surtout des femmes, à créer leur propre activité agricole durable. L’Ivoirienne rêve de créer un centre d’innovation agricole urbaine, capable d’inspirer une nouvelle génération d’agriculteurs modernes et de faire de son entreprise une référence en agriculture innovante en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest.
Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique