Le 14 juin, le général Mamadi Doum-bouillant a créé par décret une Direction générale des élections, « placée sous l’autorité » du ministère de l’Administration du trottoir et de la décentralisation (MATD). La DGE se substitue à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans l’organisation des sélections et des référendums en Guinée. De quoi faire jaser la classe politique.

Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) n’est pas d’accord que le gouvernement se réapproprie la gestion des sélections : « Après avoir tiré les leçons de l’organisation par les ministères de l’Intérieur ou de l’Administration du territoire des élections, un consensus s’est dégagé en Afrique de confier cette tâche à des OGE [Organe de gestion des élections] « consensuels et indépendants », généralement dirigés par des personnalités issues de la société civile. Un ministre, nommé par le président et généralement issu de son parti, ne peut être ni consensuel ni indépendant lorsque le président, qui l’a nommé, est candidat ou lorsqu’une liste de son parti compétit avec d’autres partis aux législatives ou communales. »

Cellou Dalein Diallo de renchérir: « Même lorsque les élections sont organisées par une CENI consensuelle, l’Exécutif qui défend toujours les candidats du parti au pouvoir a très souvent réussi à l’influencer, la manipuler pour obtenir la réélection de son « Champion » ou la majorité des sièges lors des élections législatives et communales. C’est dire que les élections même organisées par une OGE n’ont pas été exemptes de fraudes en Guinée. Mais ce n’est pas une raison de confier les élections à à l’administration qui est habituellement à l’origine des fraudes. Avec la participation du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle, un scrutin organisé par le général Ibrahima Kalil Condé [ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation], assisté de ses préfets, tous militaires, dont les attributions ont été récemment étendues à l’organisation des élections, ce scrutin ne serait qu’une mascarade destinée à « légitimer » Doumbouya ».

DL