Aussi loin que les Américains remontent le cours de l’histoire de leur pays, ils ne rencontreront pas un Président aussi iconoclaste que Donald John Trump. Issu des milieux d’affaires (il s’est construit dans l’entreprise immobilière paternelle), il est plutôt pétri de culture mercantiliste que politique. Les codes politiques ne semblent pas l’habiter et il a du mal à s’y soumettre.
Au terme de son premier mandat, Trump a catégoriquement refusé de reconnaître les résultats de l’élection organisée pour désigner son successeur, il a fait des pieds et des mains pour rempiler. Il a abreuvé les juges électoraux de nombreux Etats de dérives conspirationistes partout où les scrutins lui ont été défavorables. Il n’a jamais eu cure d’étayer ses accusations par des preuves irréfutables nonobstant les demandes véhémentes des juges. Il ne peut échouer. Son échec ne peut être alors que le fruit d’une cabale. Il en est profondément convaincu. Ses partisans, itou. Cette collusion va aboutir à l’assaut du Capitole, sous l’instigation de Trump soi-même. Une horde d’enragés investit ce haut-lieu de la liberté et de la démocratie, molestant parlementaires et employés, renversant et détruisant mobilier et autres équipements, au grand dam du monde entier. Un spectacle désolant, inédit dans les annales de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique.
Trump a continué à mettre en cause la légitimité et les compétences de Joe Biden durant le mandat de celui-ci. Ne se vantait-il pas d’être en capacité de mettre fin en 24 heures, aux guerres entre la Russie et l’Ukraine d’une part et entre Israël et Gaza d’autre part ? A présent, les faits montrent que ce n’était que vaines fanfaronnades. Ces guerres se poursuivent huit mois après son élection. Rambo a bien plus l’air d’un matamore. Sa conception du commerce mondial est celle d’un chef d’orchestre qui règle avec sa baguette la symphonie de son ensemble tout seul. A tour de bras, sans concertation aucune et de façon arbitraire, Donald Trump distribue des droits de douanes aux différents Etats de la planète, du Lesotho à la Chine. Mais le maître du monde se retrouve le bec dans l’eau. Les places boursières du monde y compris Wall Street n’ont pas digéré la pilule. Leurs valeurs se sont érodées. Et Donald Trump s’est rendu à l’évidence que l’Amérique n’est pas le nombril du monde. Loin de là.
Violentes, brutales, inhumaines, les politiques migratoires du Président américain se sont heurtées à une vigoureuse et large réprobation des Américains qui ont organisé des manifestations à travers le pays. A l’occasion, il a réquisitionné l’armée, les Marines et la Police fédérale pour réprimer ces manifestations notamment à Los Angeles, en Californie. Ce fait du prince est rassissime dans le maintien d’ordre aux Etats-Unis. Les visées expansionnistes pour ne pas dire impérialistes de Trump expliquent ses prétentions d’annexion du Canada et du Groenland. Décidément, le Président Trump rêve à un Royaume, un empire au sommet du quel il trônerait. Mais, il est le Président de la première démocratie de la planète. Il ne peut donc pas avoir les coudés franches. S’il ne veut pas demeurer Président, il ne pas être monarque.
Abraham Kayoko Doré