Ce jeudi 12 juin à Conakry, Freddy Roosement, directeur général de l’Office belge des étrangers, a animé une conférence de presse. Histoire d’expliquer les méfaits de l’immigration illégale dans son pays et informer que la Belgique va durcir sa politique d’immigration.

Freddy Roosement conduit une délégation belge en mission en Guinée. Il se veut clair : l’immigration clandestine est très risquée. Notamment, la perte d’énormes sommes d’argent en payant les trafiquants, le risque de perdre la vie et le risque d’être maltraité une fois au pays d’accueil, parce que plein de migrants clandestins dorment dans la rue. Selon le directeur général de l’office belge des étrangers, l’année dernière, la Belgique a reçu environ 1 300 demandes de protection internationale pour la Guinée. « Face à une augmentation du nombre de demandes de protection internationale provenant de ressortissants guinéens, la Belgique rappelle que ces demandes sont évaluées selon les procédures internationales reconnues, de sorte que beaucoup de personnes font l’objet d’une décision négative et n’obtiendront pas le droit de séjourner en Belgique. Ceux dont la demande est rejetée se retrouvent dans une situation précaire de séjour irrégulier ».

Les risques liés à un séjour irrégulier en Belgique

Le directeur général de l’Office belge des étrangers explique que si un Guinéen en séjour irrégulier est intercepté, il reçoit un ordre de quitter le territoire. S’il ne quitte pas volontairement la Belgique, il sera amené de force vers un centre fermé, avant d’être ramené dans son pays d’origine. Même qu’il sera obligé de rembourser les frais liés à son séjour irrégulier, donc les frais occasionnés par son rapatriement et son séjour dans un centre de rétention. Selon Freddy Roosement, ces mesures sont valables pour toutes les autres nationalités. Avant de dire qu’une demande de protection internationale appelée aussi demande d’asile, est évaluée selon des critères internationaux. Cette procédure est uniquement destinée aux personnes ayant fui une persécution personnelle ou la guerre. « Chaque dossier fait l’objet d’une évaluation détaillée et individuelle. Les demandes des ressortissants guinéens sont souvent rejetées et les personnes aboutissent souvent dans la clandestinité, sans bénéficier d’aucune aide financière, avant d’être retournées au pays. Par conséquent, toutes ces personnes auront investi d’elles-mêmes et de leurs familles, pour se retrouver finalement sans séjour ».

Pourquoi une politique migratoire ferme ?

Le chef de la mission belge en Guinée a indiqué que son gouvernement veut diminuer les dépenses, leur budget étant déficitaire. Selon lui, la Belgique dépense plus d’un milliard d’euro par an dans l’accueil des immigrés. Il exhorte les candidats à l’immigration de ne pas croire au mirage de l’Occident qui leur est présenté. « La vie en Belgique est chère. Une personne sans séjour n’a pas le droit de travailler et n’a pas droit aux prestations sociales. Travailler sans permis de travail est passible de poursuites et expose à l’exploitation. De plus, une personne en séjour irrégulier peut être arrêtée par la police à tout moment. »

Freddy Roosement affirme que la Belgique veut mener une politique migratoire ferme, mais juste. « Nous encourageons la venue en Belgique dans le strict respect des procédures ». Selon lui, chaque année le  Consulat belge à Dakar, compétent pour la Guinée, délivre des visas dans le cadre des visites familiales, du tourisme, des voyages d’affaires ou encore des études. « La possibilité pour les Guinéens de se rendre en Belgique doit être promue, mais cela doit se faire en respectant les lois et procédure. »

Ibn Adama