Mercredi 12 juin, au Centre culturel franco-guinéen (CCFG) de Conakry, le Service national des industries culturelles et créatives a lancé une concertation. Elle a réuni artistes et acteurs culturels guinéens, pour diagnostiquer l’état actuel du secteur culturel et formuler des propositions concrètes pour son développement économique durable.

Durant une semaine, les participants échangeront autour des principales problématiques touchant les domaines de la musique, de la mode, des arts de la scène, des médias et publicités, du numérique ainsi que des jeux vidéo.

Mamadou Adama Bilia Bah, Directeur général du Service national des industries culturelles et créatives (SNIC) précise que l’initiative vise à dresser un état des lieux exhaustif du secteur: « Il s’agit de mener une réflexion concertée avec les acteurs pour identifier les enjeux actuels, qu’ils soient nationaux, régionaux ou internationaux. L’ambition est de positionner la Guinée comme un hub culturel, au moins à l’échelle régionale, dans un premier temps. » Il a souligné l’importance d’impliquer les partenaires techniques et financiers, en particulier sur les questions de gouvernance, ajoutant que « tous les aspects des industries culturelles et créatives seront abordés, afin de produire un document consolidé sur l’état du secteur. »

Thierno Hamidou Bah, chef de cabinet au ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, la concertation constitue une étape cruciale : « Toute industrie culturelle ou créative repose sur une base solide : la concertation. Elle doit aboutir à une feuille de route claire pour faire de ces industries un véritable moteur de croissance économique et un levier pour les acteurs culturels. » Il a rappelé la volonté du ministre de voir la Guinée jouer un rôle de pionnière en matière culturelle, notamment à l’ère du numérique et de l’Intelligence artificielle: « Nous devons vivre avec notre époque. Le monde évolue, et nous devons nous adapter aux nouvelles réalités technologiques. »

S’améliorer, rayonner

Le chef de cabinet a mis en garde contre les écueils habituels : « En Guinée, nous ne manquons pas de réunions, mais de suivi et de rigueur. Trop souvent, ce genre d’initiatives est perçu comme banal. Ce n’est pas le cas. Le sérieux et la continuité sont essentiels. Qui serions-nous si nous ne prenions pas le temps de faire une pause pour réfléchir à ce qu’il faut améliorer ? Le secteur culturel guinéen regorge d’un potentiel immense, encore trop peu exploité. Il est temps de le structurer, de le soutenir et de le faire rayonner. »

Thierno Hamidou Bah a insisté sur l’importance de la sincérité de la démarche : « Cette concertation ne doit pas être une simple formalité administrative. Il en va de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Posons-nous les bonnes questions : que voulons-nous devenir dans ce monde numérique, à l’heure de l’intelligence artificielle, de la Cité des sciences et de l’innovation ? Répondre à ces enjeux, c’est donner une vraie perspective à notre culture. » L’avenir nous édifiera.

Abdoulaye Pellel Bah