Le 28 juin, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS) a confirmé 18 cas de l’épidémie de la variole du singe autrement appelée Mpox. Les patients ont été pris en charge à Conakry, les autorités sanitaires appellent la population à la vigilance.

À l’issue d’une réunion hebdomadaire, le 28 juin à Conakry, Sory Condé, le directeur général par intérim de l’ANSS, a précisé que les 18 patients du virus Mpox ont été pris en charge au centre de traitement épidémiologique de Nongo. Ils « y resteront toute la période de soin, la prise en charge est entièrement gratuite », martèle-t-il. Les cas ont été enregistrés à Dubréka, Coyah, Forécariah et Conakry.

Déclaré Urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la Santé le 14 août 2024, le virus Mpox a été détecté le 30 août 2024 dans la sous-préfecture de Koyamah, préfecture de Macenta, frontalière du Libéria.

Comme Ebola, Mpox s’est répandue d’abord en Sierra Leone, au Libéria, avant d’atteindre la Guinée. L’alerte donnée par ces pays voisins a permis à la Guinée de renforcer la surveillance et de préparer un plan national de riposte contre la variole du singe, selon le DG de l’ANSS. « La Sierra Leone nous partage régulièrement la situation qui prévaut chez eux, nous faisons de même. Le Libéria nous partage également leur rapport de situation au quotidien et vice-versa. Ça nous permet de savoir s’il y a des cas qui ont quitté chez eux vers chez nous. Les 15 points d’entrée prioritaires de la Guinée sont activés, s’y trouvent des équipes médicales qui font le contrôle sanitaire afin de détecter des symptômes de l’épidémie. L’alerte est lancée, l’équipe d’investigation est déployée », a ajouté Sory Condé.

Selon lui, toutes les dispositions sont prises pour diagnostiquer tous les cas suspects et la prise en charge des cas confirmés à travers le pays. « Nous avons développé le plan de préparation de la réponse depuis août 2024. Lorsque la situation s’est aggravée en Sierra Leone et au Liberia, nous avons élaboré notre plan de réponse à une menace Mpox en provenance de ces pays voisins », indique monsieur Condé.

Six épidémies enregistrées

La Mpox (maladie infectieuse virale) se manifeste par la fièvre, des maux de tête, de la fatigue, de la douleur musculaire et des ganglions enflés (boutons, choques, croûtes). Il se transmet par contact direct avec les boutons ou plaies d’une personne malade, gouttelettes (toux, éternuement), rapports sexuels, objets contaminés (draps, habits, serviettes), animaux infectés (morsures, griffures). Pour s’en protéger, il faut se laver régulièrement les mains, éviter le contact avec les personnes malades ou leurs objets, ne pas toucher les animaux malades ou morts, correctement cuire la viande…

Le DG par intérim de l’ANSS a précisé à propos de la transmission de la variole du singe par rapport sexuel. « Nous mettons un accent particulier sur les professionnels de sexe, les personnes transgenres, pour lesquels nous sommes en train de développer des stratégies particulières pour pouvoir faire un suivi plus rapproché », a souligné Sory Condé.

Selon l’ANSS, la Guinée fait face actuellement à six épidémies : rougeole, poliomyélite, Covid-19, diphtérie, fièvre Lassa et Mpox.

Yaya Doumbouya