Le 20 juin 2025, devant les Secrétaires généraux, Chefs de cabinet, Conseillers principaux, Inspecteurs généraux et responsables des Bureaux de stratégie et de développement (BSD), le Premier ministre a présenté de manière le cadre structurant le travail gouvernemental, en mettant l’accent sur les lettres de mission des départements ministériels.

Selon le communiqué publié par la primature, cet exercice vise à instaurer une vision commune des actions à entreprendre pour atteindre les objectifs stratégiques fixés à chaque ministère. Il s’inscrit dans une dynamique de performance et de redevabilité, indispensable pour répondre aux attentes des citoyens et bâtir un avenir meilleur pour la Guinée.

Pour qui suit régulièrement le fonctionnement de notre administration, la démarche de l’actuel Premier ministre ne contient rien de neuf. En effet, les lettres de mission du gouvernement du PM Ibrahima Kassory Fofana, définissaient les objectifs et les priorités du gouvernement. Ces lettres, qui étaient similaires à celles adressées à d’autres membres du gouvernement, précisaient les axes de travail spécifiques pour chaque ministère. Elles insistaient sur la bonne gestion des deniers publics, la lutte contre la corruption, et la promotion de l’emploi, notamment par le biais de projets à haute intensité de main-d’œuvre. Le suivi de l’exécution et de l’évaluation semestrielle de ces missions étaient censées mesurer la performance du gouvernement.

Il en va de même pour les différents gouvernements qui ont suivi le 5 septembre 2021. La nouveauté dans l’exercice de l’actuel Premier ministre, c’est la présentation des lettres de mission avec un modus operandi: sous la forme d’un atelier, le Premier ministre s’est employé à l’image d’un chargé de cours de faire des commentaires et fournir des explications sur les missions assignées à chaque ministère, avec des recommandations express sur l’efficacité dans la coordination gouvernementale.

S’il faut louer l’action entreprise par le locataire du palais de la Colombe, il est à souhaiter que dans les six prochains mois au moment de l’évaluation du bilan des ministres, contrairement à ce que nous avons connu avec le gouvernement sortant de docteur Bernard Goumou, une large communication soit faite sur les résultats de chacun des ministres suivis de sanctions. Les lettres de mission étant un outil de gestion et de suivi de la performance du gouvernement. Au nom du principe de redevabilité, il est de bon droit que chaque ministre y trouve son compte en fonction du travail accompli. Dans le même ordre d’idées, si selon le Premier ministre, l’année 2025 marque la fin du Plan de Référence Intérimaire (PRI), ne serait-il pas opportun dès maintenant, à la fin de chaque trimestre de présenter à l’opinion publique les résultats de ce plan de référence (acquis, manquements, perspectives, etc).

Dans six mois, précisément en décembre 2025, l’actuel locataire du palais de la Colombe aura exercé vingt-deux mois de fonction. Une échéance qui sera mise à profit pour une évaluation exhaustive et objective de l’action gouvernementale, sous la trame des lettres de mission adressées aux membres du gouvernement. Régulièrement prônée mais non mise en oeuvre dans notre administration, la culture du résultat mérite d’être la pierre angulaire à tous les niveaux de responsabilité. Une démarche qui devrait à terme assurer beaucoup plus d’efficacité dans la gouvernance du pays.

Thierno Saïdou Diakité