Le journaliste et administrateur du site Guinée 114 a été libéré le 18 juin après une garde à vue de 24 heures à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), suite à une plainte pour « diffamation et injure » de Thierno Mamadou Bah (TMB), conseiller personnel du président de la transition. Dans un entretien exclusif qu’il a accordé ce 19 juin à notre rédaction, le mis en cause dit avoir été piégé.
Suite à la plainte pour « diffamation et injure » de Thierno Mamadou Bah, le journaliste et administrateur de Guinée114 a été auditionné le 17 juin par la Direction centrale de la police judiciaire. Il a été placé en garde à vue avant d’être libéré le lendemain, après des excuses publiques faites au plaignant et à ses proches. Thierno Amadou M’bonet Camara déplore d’avoir été auditionné sans la présence de son avocat.
« C’est un piège dans lequel je suis tombé et je ne voudrais pas que cela arrive à un autre », confie notre confrère au Lynx. « Je ne voudrais pas commenter ce sujet, poursuit-il. C’est sur la base de son désistement que j’ai été libéré. Ce désistement est l’autre face d’un arrangement à l’amiable de cette affaire ». Le journaliste soutient avoir été poursuivi à cause d’une publication qu’il a faite sur sa page Facebook et non pour un article de presse.
Des « insinuations » sur Facebook
Il confesse y avoir fait des « insinuations » sur le plaignant, TMB. « Cela n’a rien à voir avec mes deux médias. Pour placer les choses dans leur contexte, j’ai fait un travail sur l’OGP dont le plaignant est le président du Conseil d’administration. J’ai pris le soin de recouper l’information auprès de lui. J’ai aussi rapporté sa réaction dans l’article toujours disponible. Quand l’article a été publié, il a fait des effets. Nous avons entendu le placement sous mandat de dépôt d’autres acteurs dans le cadre du scandale de l’Office guinéen de publicité (OGP). Alors, face à des attaques sur les réseaux de la part de jeunes qui ne sont pas à leur première fois, j’ai fait une publication sur Facebook. Alors, le plaignant n’indexe pas mon article mais cette publication dans laquelle des insinuations sont faites. En parlant des jeunes que j’ai qualifiés de sangsue, je reconnais avoir fait des insinuations concernant le plaignant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a choisi la loi sur la cybersécurité et non celle sur la liberté de la presse ».
« Incident clos »
Thierno Amadou M’bonet ajoute qu’ils sont parvenus à un « arrangement » qui a consisté à faire la publication qu’il a faite en présentant des excuses à TMB et sa famille. En retour, le plaignant a accepté de retirer sa plainte. « L’incident est clos et je continue mon travail de journaliste dans mes deux médias ».
Le confrère invite ses confrères à « refuser de céder aux provocations sur les réseaux sociaux. Parfois, des gens peuvent nous pousser à la colère et nous amener à commettre des erreurs qui peuvent nous coûter cher. »
Yaya Doumbouya