Au Mozambique, la centrale hydroélectrique de Mphanda Nkuwa, sur le fleuve Zambèze, nécessite un investissement de 5 milliards de dollars, auquel va participer la Banque mondiale. Le projet a vocation à devenir un des plus grands barrages d’Afrique Australe et un des piliers du projet de distribution de l’électricité en Afrique subsaharienne.

Le Mozambique se rêve en « centre énergétique de la région ». Les mots du président Daniel Chapo, ce week-end du 19-20 juillet, reflètent les ambitions mozambicaines, incarnées par le projet de construction d’un nouveau barrage sur le fleuve Zambèze.

Pour finir de mettre la nouvelle centrale hydroélectrique de Mphanda Nkuwa sur pied, 5 milliards de dollars étaient encore nécessaires. La Banque Mondiale a décidé d’en financer une partie, en complément d’un consortium mené par Électricité de France et TotalEnergies, très présent dans le pays avec son projet de Gaz naturel liquéfié (GNL).

Mission 300

Ce soutien de la Banque Mondiale est un grand pas de plus réalisé vers la réalisation de ce barrage de 1 500 mégawatts, qui pourrait être opérationnel en 2031. La totalité du plan – la centrale et les infrastructures permettant le transport de l’électricité – coûte 6,5 milliards de dollars.

Et si la Banque Mondiale a été encline à mettre la main à la poche, c’est parce que le projet figure dans le programme soutenu par l’organisation financière internationale, connu sous le nom de Mission 300. L’objectif est de fournir des connexions électriques à 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne d’ici à 2030. Le Le barrage Mphanda Nkuwa augmenterait ainsi considérablement l’accès dans une région où vivent plus de 80% des 680 millions de personnes dans le monde qui ne disposent pas de cette source d’énergie.

Alimenter Maputo en électricité

Mphanda Nkuwa sera situé à 60 kilomètres en aval d’un autre géant de béton, le barrage de Cahora Bassa, également sur le Zambèze. Celui-ci avait été construit dans les années 1970, mais 60% de son l’électricité est acheminée directement vers l’Afrique du Sud. Le nouveau projet sera lui relié à un réseau électrique du sud du Mozambique, lui permettant d’alimenter la capitale Maputo.

L’excédent d’électricité devrait être vendu aux pays voisins comme la Zambie, le Malawi et le Zimbabwe. La centrale hydroélectrique de MNK augmenterait de plus de moitié la capacité de production d’électricité du pays et pourrait alimenter plus de trois millions de foyers au Mozambique et dans les pays limitrophes.

Mphanda Nkuwa est en cours de construction par un consortium composé d’Électricité de France, TotalEnergies et le conglomérat industriel japonais Sumitomo. L’intérêt de TotalEnergies dans ce projet est double. L’entreprise vise à renforcer sa présence au Mozambique, un pays dans lequel la multinationale développe son giga-projet de GNL. C’est aussi un moyen d’investir dans les énergies renouvelables, un indispensable pour réaliser son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Par Alexis Bedu, Rfi.fr