Fort de ses exportations de bauxite en augmentation, la Guinée mise sur les revenus liés au transport de son minerai. Selon les textes officiels, la moitié des volumes exportés peuvent l’être sur des navires sous pavillon guinéen. L’État vient donc de créer la Guinéenne des transports maritimes (Guitram). Un moyen de maximiser les revenus de sa bauxite.

En Guinée, l’État veut être plus efficace. Ce droit de transporter la moitié de la bauxite exportée existe déjà depuis longtemps dans le code minier, mais la société publique qui s’en occupait jusque-là n’arrivait pas à exploiter pleinement cette manne financière.

La Guitram est donc créée pour remédier à cela, explique Oumar Barry Totyia directeur de l’Observatoire des mines et des métaux en Guinée. « Avec la création d’une société de transport maritime qui va disposer de sa propre flotte maritime, la Guinée pourra pleinement exercer ses droits et engranger davantage de revenus. En moyenne, pour transporter une tonne de bauxite, c’est entre 15, 20 jusqu’à 25 dollars par tonne de bauxite », relève-t-il. 

L’autre nouveauté est la création d’un index bauxite de Guinée. GBX, son acronyme, est un outil pour optimiser les revenus, et mieux contrôler les prix. « Les index, ce sont des normes de standardisation d’un produit. Cela permet d’évoluer vers davantage de contrôle du produit et de son prix sur le marché international. Jusque-là, la bauxite n’est pas un produit officiellement côté en bourse, mais de plus en plus, il y a des prix de référence qui se forment, notamment en Chine qui est un des plus gros marchés », remarque Oumar Barry Totyia. 

Le prix de la bauxite guinéenne oscille entre 35 et 80 dollars la tonne selon les types de contrat. La Guinée veut donc surfer sur le boom de la bauxite. Ses exportations ont quadruplé en cinq ans.

Par RFI