Après trois semaines de suspension, Oustaz Abdoul Hamid Baldé peut reprendre ses sermons à la mosquée de Hoorè Hollaadè dans la ville de Labé. Ainsi en a décidé la Ligue islamique préfectorale. La sanction de l’imam a été levée grâce à une médiation d’un groupe de jeunes de Labé. Au grand bonheur de tout le monde.
Après la pluie, le beau temps. Imam Aboul Hamid Baldé et les autorités religieuses de Labé font la paix. L’annonce a été faite le 31 juillet par le Collectif des jeunes de Labé pour la paix et la cohésion sociale. Ce collectif avait pris son bâton de pèlerin dès le lendemain de la suspension de l’imam, pour tenter de rapprocher les positions. Les jeunes ont motivé leur action par la sanction qui a frappé l’imam, jugée lourde et les attaques acerbes contre les sages de Labé. Ils ont finalement réussi: « Face à cette situation préoccupante, nous, jeunes de Labé, avons estimé qu’il était de notre devoir d’apaiser les tensions en rapprochant les différentes parties concernées. Après plusieurs jours d’âpres médiations discrètes et franches, nous sommes heureux d’annoncer que, grâce à la bonne volonté des acteurs impliqués, un terrain d’entente a pu être trouvé. Donc, la crise est désamorcée ! La Ligue islamique a levé les sanctions contre l’imam El Hadj Thierno Abdoul Hamid Baldé », lit-on dans leur communiqué.
Selon le collectif, la médiation a abouti après qu’El Hadj Abdoul Hamid Baldé a accepté de présenter « ses excuses à l’ensemble des personnes qui se sont senties offensées par ses propos, tout en réaffirmant que son intention n’avait nullement été d’outrager qui que ce soit. »
Le collectif des jeunes de Labé pour la paix et la cohésion sociale regrette cependant les insultes ayant inondé les réseaux sociaux contre les sages de Labé après la suspension de l’imam: « Nous tenons à exprimer notre profond regret face à certains comportements inappropriés, notamment les attaques verbales ou attitudes irrévérencieuses à l’encontre de nos sages, garants de l’équilibre et de la tradition spirituelle de notre cité. Solennellement, nous appelons tous les citoyens à faire preuve de retenue, de discernement et de responsabilité dans leurs prises de position. L’intérêt supérieur de la Nation doit toujours primer sur les querelles individuelles ou les interprétations hâtives. »
El Hadj Abdoul Hamid Baldé, alité actuellement à Conakry, dit avoir appris comme tout le monde la levée de sa suspension dans les médias. Il s’est cependant abstenu de tout commentaire. Mais un de ses proches estime que la Ligue islamique préfectorale a cédé à la pression populaire: « Ces jeunes ne le disent pas, mais beaucoup d’entre eux ne partageaient pas cette sanction. Il y a donc eu plus de pression que de médiation. Mais nous nous réjouissons que cet incident soit clos », s’est confié à notre rédaction un jeune qui a requis l’anonymat.
Yacine Diallo