Le bilan de l’éboulement de Manéah, dans la préfecture de Coyah, monte à 15 morts, 10 blessés et un nombre indéterminé de personnes disparues, selon l’Agence nationale de gestion des urgences et des catastrophes humanitaires. L’ANGUCH précise que parmi les 15 corps repêchés, cinq demeurent non identifiés. Aussitôt dans la matinée, le Premier ministre Amadou Oury Bah, le préfet de Coyah et autres autorités locales se sont rendus sur les lieux du glissement de terrain survenu le 20 août au soir.

Bah Oury a présenté ses condoléances à toutes les familles éplorées. Il a assuré que les services de secours, dont le génie militaire, la protection civile, l’Anguch et toutes les autres structures locales sont mobilisés pour secourir les blessés, rechercher les prisonniers des décombres et éventuels morts.

« Pour le moment, c’est le temps de l’émotion. On aura à faire d’autres commentaires par la suite, notamment en ce qui concerne les dispositions idoines à prendre pour prévenir [de telle catastrophe]. Et c’est une occasion pour moi de dire, heureusement qu’on avait insisté pour que la décharge qui est juste derrière soit déguerpie », a déclaré le chef du gouvernement. Autrement, renchérit-il, « on aurait pu assister à une catastrophe encore beaucoup plus spectaculaire. Il y a déjà plus d’une dizaine de victimes, c’est trop. Si rien n’avait été fait au niveau de la décharge de Zacopé, on ne sait pas quel serait aujourd’hui le nombre de victimes.

Jusqu’à présent les secours sont en train de déterrer, voir dans les maisons ensevelies s’il y a d’autres corps qui sont emprisonnés sous terre. C’est une tristesse, mais je dois dire que nous avons une responsabilité collective par rapport à ça. Construire là où l’eau passe, construire là où ce sont pratiquement des anciens lits de rivière, construire en dessous des flancs des montagnes, c’est d’abord une question de responsabilité pour soi et pour sa famille. Les pouvoirs publics prendront désormais toutes les mesures pour déterminer les zones constructibles sur l’ensemble du pays. Une catastrophe, il faut la prévenir. Il faut qu’on sache là où on doit construire, là où on ne doit pas construire et prendre les dispositions idoines.

Nous héritons d’un lourd passif. Des années et des années de laxisme conduisent à des situations tragiques que nous sommes en train de vivre. Toutefois le moment n’est pas pour cela, le moment est au recueillement, au secours des familles, des proches des victimes. Dans les prochains jours, d’autres mesures suivront. Nos sincères condoléances à tous. »

Armées de pelles et de pioches, les populations essaient de donner un coup de pouce aux services de secours. Une tâche ardue.

Ibn Adama
Envoyé spécial