Les Présidents Donald Trump et Vladimir Poutine se rencontreront demain vendredi 15 août, en Alaska, (États-Unis), pour discuter des conditions de paix entre la Russie et l’Ukraine. On se souvient que pendant l’élection présidentielle, aux Etats-Unis en novembre 2024, le candidat Donald Trump, dans ces déclarations à l’emporte-pièce, s’était vanté de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en 24 heures. Au terme de 7 mois, cette prétention demeure encore un vœu-pieux. L’objectif de cette rencontre au sommet est d’examiner les conditions de réalisation de cet engagement de campagne. Mais force est d’admettre que l’affaire est mal engagée dans la mesure où l’un des protagonistes, Volodymyr Zelensky, n’est pas convié à la table de pré-négociations. En effet, forts de leur posture de Présidents des deux supers puissances de la planète, Trump et Poutine ont incongrument ignoré le Président ukrainien et tenu à l’écart les Européens et d’autres acteurs (Chine) dont la contribution au succès de l’initiative serait inestimable.

Ce camouflet aux Européens et cette condescendance à l’égard de l’Ukraine n’augurent pas des lendemains qui chantent. Comment penser mettre fin à une guerre en excluant de certaines étapes du processus de négociations l’une des deux forces en conflit ?

En tout état de cause, les enjeux du sommet d’Alaska sont si importants qu’ils requerraient la participation de bien d’autres intervenants pour en assurer la réussite. Qu’importe ! D’une part, la Fédération de Russie formule, depuis le début de la guerre, les exigences maximalistes se déclinant comme suit : l’annexion des territoires ukrainiens partiellement ou totalement occupés, démilitarisation de l’Ukraine, non adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, etc. D’autre part, l’Ukraine s’oppose avec véhémence aux velléités d’annexion territoriale. Tout en exigeant de ces partenaires européens une protection préventive adéquate contre d’éventuelles entreprises belliqueuses russes. D’ores et déjà, on peut envisager des négociations âpres ou chacun lâche difficilement prise. Poutine, pur produit des services de renseignements soviétiques, est un homme froid, apparemment sans empathie, calculateur, tout cela sur fond de nationalisme et de patriotisme agressifs.

En outre, c’est un nostalgique à tout crin de la puissance de l’Union Soviétique. Il n’est donc pas homme à accepter des compromis, à reculer. Cette rigidité a fini par agacer et frustrer le Président américain qui s’en est offusqué publiquement et menacé maladroitement son homologue russe de sanctions économiques supplémentaires. C’est dire que Donald Trump devra puiser dans son immense talent de négociateur pour amener à la raison l’ancien employé du KGB dont on connaît le caractère particulièrement retord.

Ce sommet qui réunit deux des Présidents les plus puissants du monde vise à rendre commode,  conviviale et sans aspérités majeures  la rencontre entre les belligérants, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. En prélude à cette rencontre, Trump aura réussi à réduire les points d’achoppement, à rapprocher les positions et obtenu un accord global sur les sujets débattus. La tâche n’est pas mince mais elle ne constitue pas un obstacle rédhibitoire. La bonne foi, la bonne volonté, l’abnégation sont des dispositions d’esprit qui milite en faveur du succès des négociations, pour mettre fin à la guerre entre Russes et Ukrainiens.

Abraham Kayoko Doré