Le 31 août, lors d’un point de presse, l’ancien Premier ministre Bernard Goumou a annoncé qu’il battra campagne pour l’adoption de la nouvelle constitution. Bah Ousmane, le président de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR), lui a emboîté le pas.

Après la dissolution de son gouvernement, le 19 février 2024, l’ancien Premier ministre s’était muré dans le silence. A la faveur de l’ouverture de la campagne du référendum constitutionnel du 21 septembre, Bernard Goumou a brisé le silence par une conférence de presse à la Maison de la presse sise à la Minière, commune de Dixinn. Il a promis de battre campagne pour le oui. « J’irai à l’intérieur du pays à la rencontre de nos concitoyens pour leur expliquer de façon pédagogique, le contenu du projet de nouvelle constitution et également leur expliquer les raisons de voter pour oui à ce projet de nouvelle constitution », a-t-il annoncé.

L’ancien locataire du Palais de la Colombe a expliqué les raisons de son silence pendant un an et demi : « J’estime qu’un responsable public doit savoir s’effacer et laisser la place aux nouvelles autorités. Ce silence relevait aussi d’un principe de réserve. »

Il assure par ailleurs que ses relations avec le président de la transition sont au beau fixe : « J’ai une loyauté envers cet homme. Au-delà des fonctions administratives, nous nous consultons et échangeons régulièrement. Nous avons gardé ces relations chaleureuses. »

Bah Ousmane aussi dit oui

A la faveur de l’assemblée générale de son parti, Bah Ousmane, le président de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR), s’est dit favorable au projet de nouvelle constitution. Un exemplaire de la future Loi fondamentale en main, Bah Ousmane a justifié la position de la direction de son parti à ses militants : « Nos fédérations nous ont dit qu’elles accompagnent le bureau exécutif dans l’orientation qui sera décidée. Personne ne s’est opposé. Nous allons encore une fois assumer nos responsabilités et accompagner le référendum. Mieux vaut une mauvaise loi que de rester sans loi ».

S’agissant de la probable candidature du président de la transition à la prochaine présidentielle, l’ancien ministre des Travaux publics sous le régime d’Alpha Condé précise : « Le président Mamadi Doumbouya n’a pas dit qu’il est candidat. Donc ce texte n’est pas fait pour lui, mais pour tout le monde. »

« Le oui n’est pas celui d’un camp contre un autre »

A la veille de l’ouverture de la campagne, le Premier ministre Amadou Oury Bah était dans sa ville natale. En marge d’une rencontre avec les populations de Pita, le chef du gouvernement a adressé un message aux Guinéens dans une vidéo publiée le 1er septembre sur la page Facebook de la Primature. Il a rappelé que des semaines durant, le projet de nouvelle constitution a été expliqué aux populations dans les villes et les villages. « Le projet de constitution qui nous est proposé est le fruit de nos combats, aspirations profondes et de notre volonté collective de bâtir une République plus juste, plus démocratique et plus solidaire. »

Il a ajouté que le texte consacre l’Etat de droit, renforce les libertés fondamentales et ouvre des perspectives nouvelles pour la stabilité et le développement de la Guinée. Il invite les populations à se mobiliser pour le oui. « Ce oui n’est pas celui d’un camp contre un autre mais celui de la Guinée unie et débout, choisissant la voie de la stabilité, du progrès et de la dignité. »

La campagne référendaire prendra fin le 18 septembre, à trois jours du référendum.

Souleymane Bah