Le 27 septembre, le corps d’El Hadj Mamadou Baïlo Bah a été rapatrié en Guinée. Un dernier hommage lui a été rendu dans l’enceinte de l’aéroport de Conakry, avant un ultime voyage vers son Labé natal.
Samedi 27 septembre, la compagnie Air Côte d’Ivoire avait à son bord un passager pas comme les autres : la dépouille d’El Hadj Mamadou Baïlo Bah. Celui qui se faisait appeler « Air Guinée » est mort le 22 septembre à Abidjan, des suites de maladie. C’est aux environs de 19h 40mn que l’appareil transportant son corps s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Puis arrive, une dizaine de minutes plus tard, un chariot avec le corps, dans l’aérogare de fret. Là, parents, amis, proches et anciens collaborateurs s’étaient mobilisés pour un dernier au revoir à celui qui a été chef d’escale de la compagnie nationale Air-Guinée en Côte-d’Ivoire, pendant plus d’une décennie. C’est l’émotion.

Tous retiennent la disponibilité et la bonté du défunt. Amara Sylla a été chef hiérarchique du défunt à Abidjan pendant des années: « El Hadj Baïlo a été un très bon ami à moi pendant plus de 30 ans. Depuis, à chaque fois qu’il quittait Abidjan, il passait à mon bureau ici à l’aéroport, avant d’aller à la maison. Sa mort est une grande tristesse pour les travailleurs d’Air-Guinée. Il a rendu service à tout le monde. C’est un homme humble, courtois, gentil, au service de tout le monde. Hier, il démarchait pour le rapatriement des dépouilles de nos compatriotes morts en Côte-d’Ivoire. Aujourd’hui, ce sont eux qui se mobilisent pour lui. C’est un homme qui a marqué son passage sur cette terre. »

Air-Guinée, malade
El Hadj Mamadou Baïlo Bah a fait un dernier tour en Guinée en juin dernier, avant de s’envoler pour la Côte-d’Ivoire. Sa famille ne s’attendait pas à sa mort : « On s’est vu pour la dernière fois à la veille de la fête de Tabaski 2025. Il est venu passer du temps à mon bureau, m’a informé qu’il rentrait en Côte-d’Ivoire, m’a invité à la maison le soir. J’étais loin d’imaginer qu’on ne se verrait plus », explique Mamadou Saliou Bah, un de ses fils. Selon lui, la maladie de son père s’est aggravée en août dernier : « Ces derniers temps, il était malade. Maman l’a même rejoint au mois d’août passé. Elle nous disait qu’il se portait bien, mais nous avons compris ces derniers jours que ça n’allait pas… Je ne m’attendais pas à sa mort. » Alsény Bah, neveu du défunt de révéler qu’El Hadj Baïlo est parti au moment où s’organisait son évacuation : « Nous réunissions les conditions pour qu’il puisse bien se soigner en Côte-d’Ivoire, puis à l’étranger. Il est malheureusement décédé, c’était un choc pour nous. Un pilier de la communauté guinéenne en Côte-d’Ivoire est parti. »

Plus qu’un père, Mamadou Saliou Bah dit avoir perdu un ami, un confident : « J’ai vécu de 1988 à 2007 avec lui en Côte-d’Ivoire. Même pendant la rébellion de 2002, toute la famille est rentrée en Guinée, je suis resté à ses côtés, jusqu’en 2007. C’était une personne dévouée, prête à se sacrifier pour autrui. Il a aidé les gens, parfois au détriment de sa famille. Il s’est toujours battu pour la cohésion de la communauté guinéenne en Côte-d’Ivoire. »
El Hadj Mamadou Baïlo Bah a été inhumé dans l’après-midi de ce lundi 29 septembre, chez lui à Fodouyé, secteur du district de Hansaghéré, dans la préfecture de Labé.
Yacine Diallo