Coup d’envoi pour la campagne pour le référendum dans le calme dimanche 31 août à Conakry. Ni le gouvernement, ni les partis politiques d’opposition suspendus – et donc interdits de mener des activités politiques – n’ont mené de meeting pour appeler à un vote le 21 septembre. Seuls quelques mouvements de soutien aux autorités de Transition ont mené des activités festives.

Quelques centaines de partisans du « Oui » au projet constitutionnel ont bravé la pluie matinale pour marcher du Palais du peuple au Palais présidentiel. Vêtus de t-shirts blancs à l’effigie du président de la Transition Mamadi Doumbouya, accompagné de la phrase « Votons oui pour la Constitution », tous y exprimaient leur soutien au projet porté par le président de la Transition.

À Hamdallaye, la proche banlieue de Conakry, un autre mouvement de soutien à Mamadi Doumbouya, anime une petite fête pour le lancement de la campagne. Là encore, l’assistance est unanime et clame « Oui à la Constitution ». 

Près des athlètes réalisant des sauts périlleux, Moustapha, t-shirt à l’effigie du président de la transition, estime normal que les partis politiques suspendus, eux, ne puissent pas mener campagne : « Si le ministère de l’Administration du territoire voit que ces partis politiques n’ont pas respecté leur règlement intérieur et la loi, il va les suspendre, c’est logique. Ce n’est pas dire que certains partis politiques ne participent pas aux élections et que d’autres partis politiques participent. Quand tu ne respectes pas ton règlement intérieur et la loi, tu ne peux pas participer à cet événement. » Il appelle avec enthousiasme à voter pour le « oui » le 21 septembre.

Un enthousiasme que tous ne partagent pas.  Assis près d’une boulangerie, un cinquantenaire regrette, lui, que les principaux partis politiques d’opposition (l’UFDG, le RPG, l’UFR et le PRP) ne puissent mener aucune activité, car suspendus par les autorités. « Je ne voterai pas si seulement un seul camp peut faire campagne », prévient-il.

Singou, casquette vissée sur la tête, se demande également s’il ira voter dans de telles conditions : « La façon dont il a suspendu les partis politiques, ça ne se doit pas [ce n’est pas normal]. Au moins trois ou quatre partis politiques doivent rester en Guinée, lui seul ne peut pas être le président et le seul politicien, il n’est pas le seul Guinéen. »

Un début de campagne calme. Mais qui pourrait être perturbé par la manifestation des Forces vives, regroupant notamment les partis suspendus, prévue pour vendredi 5 septembre. Elles rendront leur mot d’ordre public dans quelques jours : soit appeler à voter « non », soit appeler au boycott du scrutin du 21 septembre.

Par RFI