À l’orée du référen-drôle du 21 septembre, la Haute autorité des cancans (HAC) somme les médias de ne poing donner la parole aux partis poétiques suspendus par le mystère de l’Administration du trottoir (MATD). Une décision jugée liberticide qui courrouce l’opposition.
La HAC et le MATD agissent-ils de concert pour la victoire du oui au référen-drôle du 21 septembre ? Les deux entités font feu de tout bois pour baliser la voie à l’adoption du projet de nouvelle constitution. L’une surveille la presse, l’autre les partis poétiques « gênants », afin de passer un champagne électoral (du 31 août au 18 septembre), sans discordes.
Déjà, en mai 2024, l’organe de régulation des médias en Guinée fermait les yeux sur le retrait des agréments de médias critiques, par le mystère de l’Info et de la com. Le 22 août, la HAC a installé ses poings focaux régionaux, pour veiller sur les diffusions des contenus médiatiques en cette période de champagne référendaire. Cinq jours après, elle convie à son siège les bosses des médias et des associations de presse. Histoire de mettre les poings sur les ires.
À l’issue des cancans, la HAC enjoint aux médias de ne pas donner la parole aux partis poétiques suspendus par le MATD, son binôme. La durée de suspension (trois mois) est l’argement suffisant pour adopter le projet de nouvelle constitution, sans opposition d’ ampleur, puis que les ténors (RPG, UFDG, UFR) sont mis hors-jeu. Il ne reste dans le processus que les partis accommodants, qui trouvent la transition irréprochable ; le général Mamadi Doum-bouillant, le plus beau des présidents.
L’Union des forces démocratiques de Guinée de la Petite Cellule Dalein Diallo, le Rassemblement du peuple de Guinée d’Alpha Grimpeur et le Parti du renouveau et du progrès (PRP) de Rafiou Sow, membres de la plateforme des Forces vives de Guinée, eux, appellent à battre le pavé dès le 5 septembre. Ils sopposent à la gestion « unilatérale » de la transition et au projet de nouvelle constitution. Il faut leur imposer donc le silence.
La logique d’exclusion
« Quand une structure est interdite, vous n’avez pas le droit de lui donner la parole en tant que structure. Si vous devez donner la parole, c’est à des individus qui parlent comme des citoyens. Il faut faire attention pendant la période de campagne », prévient le patron de la Haute autorité des cancans. Même qu’il « n’y aura pas de mise en demeure » pour les journaleux ou médias « fautifs » pendant la campagne référendaire. Les sujets liés à celle-là « ne peuvent être traités dans les émissions interactives, sinon vous ferez face au procureur », ajoute Bouba Yacine Diallo, le prési de l’institution. Voilà qui est clair.
Marque Yombouno du bureau politique du Rpg arc-en-ciel n’est guère surpris. C’est « une continuité logique pour se maintenir » au pouvoir, tance l’opposant. La HAC, selon lui, « confirme l’exclusion » des mastodontes politiques de la conduite de la transition, enclenchée aux premières heures du pouvoir kaki. Mais que l’ex-parti au pouvoir « n’est pas intéressé » par le scrutin référendaire. L’Union des forces démocratiques de Guinée se démenait à tenir son congrès lorsquil a été stoppé net dans son élan par le mystère de l’Administration du trottoir. Le même qui le suspend pour n’avoir pas tenu son congrès. Cerise sur le gâteau, la HAC écarte l’Ufdg de la campagne référendaire, car interdit de toutes activités politiques sur l’étendue du bled.
« Un coup contre la démocratie »
Abdoulaye Bah, responsable des fédérations de l’intérieur de lUfdg, dénonce une décision inédite. « Cest un recul de la démocratie, un manque de sérénité des autorités. Il y aurait-il une unique orientation ou tendance en Guinée ? La HAC sélectionne la communication, elle a peur que des Guinéens donnent leur opinion sur la marche de la nation. »
Le Parti du renouveau et du progrès (PRP) est du lot des suspendus. Son prési, Rafiou Show, trouve que la décision de la HAC « est un coup contre la démocratie », une « atteinte » à la liberté d’expression. « On ne peut interdire à des citoyens ou à des partis politiques de sexprimer. De l’autre côté, le MATD nous suspend illégalement. Nous sommes très déçus, nous allons nous battre pour être rétablis dans nos droits. Notre suspension par le ministère est purement politique. Quant à la HAC, elle est en train de promouvoir le coup d’État. » Le politicard croit dur comme fer que c’est son adhésion aux Forces vives de Guinée qui lui a valu ces décisions « liberticides » du duo MATD-HAC. Le Bloc libéral de Faya Mini-mono dénonce « l’étouffement » de la démocratie. « Le Rpg et l’Ufdg subissent une restriction. C’est extrêmement grave. La justice doit les rétablir du débat politique », martèle Ibro Bemba Bah, chargé de com. du parti.
Yaya Doumbouya