Le 13 septembre, la radio Sabari FM et sa chaîne webtélé Sab TV du Groupe Afric Vision, ont été suspendues par la Haute autorité de la communication (HAC), pour 45 jours. Il leur est reproché la rediffusion d’une « émission produite par un journaliste interdit d’exercer la profession en Guinée ». L’émission incriminée est produite en France par Lamine Guirassy, journaliste, interdit d’exercer en Guinée par la HAC depuis juin dernier.

Selon la HAC, la mesure est fondée sur le rapport de son Centre de monitoring et sur l’auto-saisine de son collège, en application des articles 39 et 40 de la loi sur la liberté de la presse.

Un journaliste de Sabari FM contacté ce 15 septembre par notre rédaction indique que les médias incriminés n’ont point rediffusé l’intégralité de l’émission dans laquelle Lamine Guirassy avait pour invité Robert Bourgi, avocat, spécialiste des questions africaines. Selon lui, Sabari FM et Sab TV n’ont rediffusé « qu’un extrait de 30 secondes », où Robert Bourgi affirme que l’ancien président guinéen, Alpha Condé, est son « grand-frère, c’est l’aîné de la famille ».

La HAC a-t-elle avertit ou mis en demeure les deux médias avant de les suspendre ? Au téléphone ce 15 septembre, Sanou Kerfalla Cissé, le PDG du Groupe Afric Vision, confie qu’il est à la HAC. Histoire de comprendre davantage la décision de l’institution, puisqu’il ne l’avait pas « reçue ».

L’article 40 de la loi sur la Liberté de la presse en Guinée stipule que « la Haute autorité de la communication peut, lorsque les dispositions de la loi en matière de communication ne sont pas respectées, prendre les mesures suivantes : avertissement, mise en demeure, suspension et retrait définitif. » A-t-elle respecté ces étapes avant de sanctionner Sabari FM et la webtélé Sab TV, allez savoir.

Souleymane Bah