Initialement prévue pour le 15 septembre, la rentrée scolaire en Guinée a finalement été reportée au 6 octobre. L’annonce du mystère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, le 2 septembre, fait des heureux.
Cet énième revirement, qui intervient après les menaces de grève du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), est bien accueilli par les parents, les gens-saignants et les élèves. Ces derniers jugent la nouvelle date plus réaliste et adaptée aux difficultés économiques du bled.
Dans les familles comme les écoles, c’est le grand soulagement. Beaucoup estiment que la décision permet non seulement de mieux préparer la rentrée, mais aussi de préserver la stabilité du pays à l’orée du référendum constitutionnel du 21 septembre.
Kadiatou Diallo, élève de terminale, ne cache pas sa joie: «Je suis très contente de ce report. La rentrée en octobre va nous laisser le temps de mieux nous préparer, surtout pour les examens. J’aurai ainsi l’occasion de réviser correctement afin d’affronter le baccalauréat dans de bonnes conditions.»
Du côté des enseignants, le ton est tout aussi favorable. Idrissa Kaba, qui officie au Groupe scolaire Baba Cissé de Kountia, trouve que le report de la rentrée scolaire tombe à pic: «C’est une bonne décision. Le mois de septembre aurait été difficile pour l’ouverture des classes, car nous devons participer au scrutin du 21 septembre. La rentrée le 15 aurait créé beaucoup de perturbations. Avec ce report, les cours reprendront dans un climat plus stable.»
Pluies, cours d’eau en crue
Son confrère, Alpha Boubacar Diallo, du Groupe scolaire El Hadj Moriba Yansané, abonde dans le même sens: «Reporter la rentrée est une bonne mesure. Cela évitera que les élèves soient exposés aux éventuelles manifestations avant, pendant et après le scrutin.»
Du côté des parents d’élèves, la joie se fait aussi entendre. Ils se disent rassurés par cette décision, à l’instar de N’Dao Amara Kamano, enseignant et parent d’élève: «Honnêtement, je n’étais pas prêt, ni moralement ni économiquement. En tant que parent et enseignant, cette nouvelle date m’arrange beaucoup. Je salue la décision du ministère.»
Diallo Abdoulaye, père de famille, renchérit: «Pour moi, ce report est une très bonne chose, car les conditions n’étaient pas réunies pour une reprise efficace des cours. En ce moment, c’est la saison des pluies. Dans ma préfecture de Pita, les grandes rivières débordent et rendent les déplacements très dangereux pour les enfants. En plus, commencer en septembre aurait créé des problèmes financiers. Les parents refuseraient de payer un mois incomplet, alors que les enseignants demanderaient leur salaire. En octobre, ce sera plus simple pour tout le monde.»
Le syndicat ne boude pas son plaisir
Du côté du syndicat, le report est également bien perçu. Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG, y voit une volonté du gouvernement d’écouter les préoccupations des gens-saignants et des familles. Selon lui, plutôt que de s’engager dans un bras de fer comme cela fut souvent le cas dans le passé, les autorités ont préféré ouvrir la voie du dialogue et de la concertation. Une approche qu’il juge responsable et bénéfique pour l’ensemble de la communauté éducative.
Une chose est sûre, cette décision a l’air d’apaiser les tensions. Parents, élèves et bouffe-la-craies espèrent à présent que la rentrée du 6 octobre se déroulera dans les meilleures conditions et que l’année scolaire pourra partir sur des chapeaux de roues. Attendons de voir…
Aïssatou Bah (stagiaire)