L’école guinéenne rouvre officiellement ses portes le 6 octobre prochain. Mais cette rentrée scolaire pourrait être perturbée, à cause de la division au sein de l’Intersyndicale de l’éducation sur la période à choisir pour mener les négociations avec le gouvernement pour la révision du statut particulier de l’enseignant.

Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), le Syndicat national de l’éducation (SNE) et la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE), réunis au sein de l’intersyndicale de l’éducation, avaient fait front commun contre l’ouverture des classes initialement prévue le 15 septembre. Ils avaient réussi à faire plier le gouvernement. Reportée au 6 octobre prochain, la rentrée est encore menacée. Les syndicalistes sont en rangs dispersés. Le Syndicat national de l’éducation conditionne tout retour dans les salles de classe par la révision du statut particulier de l’éducation. Le SNE estime que ce point de revendication figurant dans le mémorandum de l’intersyndicale de l’éducation est non négociable. Ainsi, en auraient décidé les enseignants lors de leur dernière assemblée générale: « À l’unanimité, les participants, par un vote massif à mains levées, ont opté pour la signature du statut particulier avant l’ouverture des classes prévue le lundi 6 octobre 2025», lit-on dans le compte rendu de la rencontre.

Michel Pépé Balamou, le secrétaire général du SNE, a indiqué qu’un couloir de négociation « peut être ouvert concernant les autres points : le blocage des  salaires des enseignants, le paiement des arriérés de salaires des enseignants contractuels communaux retenus et non retenus, l’application de 25% sur le salaire indiciaire des enseignants des collectivités locales conformément aux dispositions statutaires, l’engagement des enseignants contractuels communaux non retenus à l’issue de la pratique des classes  à la fonction publique locale. Ces points peuvent faire l’objet de discussions », indique le syndicaliste.

Le SLECG, un autre son de cloche

Contrairement au SNE, le SLECG commence à lâcher du lest. Alors qu’il rejetait toute rentrée avant la révision et la signature du statut particulier de l’enseignant, le SLECG semble désormais disposée à reprendre la craie sans condition : «Pour le moment, c’est le référendum qui constitue la préoccupation. L’école peut rouvrir, les discussions vont commencer dans la sérénité. Pour le reste, nous ne faisons aucun commentaire sur des spéculations faites sur les réseaux sociaux », affirme Mohamed Bangoura, un des porte-paroles du SLECG. Une commission comprenant syndicalistes, membres du Conseil national du dialogue social et du ministère de la Fonction publique est mise en place. Elle pourrait commencer son travail le 23 septembre.

A date, le SLECG et le SNE, pourtant membres de l’intersyndicale de l’éducation, ne sont pas sur la même longueur d’onde, concernant la marche à suivre face au gouvernement. Mais ils sont d’accord sur un seul point, OUI à la nouvelle Constitution.

Yacine Diallo