La Chambre de jugement de la Cour répression des infractions économiques et financières a encore rejeté la remise en liberté d’Alpha Mohamed Kallo, dirlo périmé de la Banque nationale d’investissement de Guinée-BNIG. Le 29 octobre, il est retourné à l’Hôtel cinq étoiles de Corinthie.
Alpha Mohamed Kallo, Ibrahima Tounkara, Maurice Eugène Alécaut et Afriland First Bank et les sociétés Ejico et Djoliba pêche sont poursuivis par l’Etat guinéen pour des faits présumés de « détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux ». Ce n’est pas tout. Ils traînent aussi les charges de « faux et usage de faux en écritures publiques, atteinte à la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics, complicité et recel. »
A l’audience du 29 octobre, la partie civile représentée par l’Agent judiciaire de l’Etat, était absente, tout comme les prévenus Maurice Eugène Alécaut, Ibrahima Tounkara (celui-ci n’a jamais mis les pieds à la Crief), Afriland First Bank et Djoliba pêche.
Le rapport d’expertise sur l’état mental de Maurice Eugène Alécaut, lequel avait contracté deux prêts à la BNIG, est encore indisponible. Amiata Kaba, le substitut du pro-crieur, a promis de le présenter à l’audience du 5 novembre prochain.
Dans la salle d’audience, ni le parquet ni l’avocat de la société Ejico n’avait de question pour le prévenu Alpha Mohamed Kallo, dirlo de la BNIG de 2018 à 2022. Coffré depuis le 26 juillet 2022, il est reproché, entre autres, d’un gap financier de six milliards de francs glissants dans le cadre de la rénovation du siège de la BNIG sise à Kaloum. Il aurait coûté 18 milliards de francs guinéens, selon l’accusé, mais Mansa Goïpogui, le conseiller juridique d’Ejico, parlait de 12 milliards de francs glissants.
Me Jean-Baptise Jocamey Haba a sollicité la remise en liberté du dirlo périmé de la BNIG, qui s’inquiète de la recomposition de la Cour qui remettra le jugement à zéro. « Nous sommes prêts au renvoi du dossier à la date la plus proche pour les plaidoiries. Mais, je demande la remise en liberté de mon client afin que toutes les parties soient à la même enseigne », avance-t-il.
Soutien confraternel
Alpha Mohamed Kallo est le seul prévenu écroué dans l’affaire de la BNIG. Un fait mis en avant par Me Morluce Camara, avocat (sans vinaigrette) d’Ejico : « Tout a été dit dans cette affaire. Je sollicite la clôture des débats et l’ouverture des plaidoiries et réquisitions. Cela fait trois ans et trois mois que M. Alpha Mohamed Kallo est en prison », rappelle-t-il.
Amiata Kaba, le substitut du pro-crieur, dit être conscient de la détention du prévenu, mais argue que le dossier a connu une jonction des procédures, d’où le retard accusé. « Compte tenu de la gravité des faits reprochés au prévenu, nous nous opposons à la demande de sa mise en liberté », martèle le pro-cureur. Le robin Yagouba Conté a rejeté la demande de remise en liberté du dirlo Kallo et a renvoyé l’affaire au 5 novembre, pour la comparution de Maurice Eugène Alécaut, le dépôt du rapport d’expertise médical et l’ouverture des plaidoiries et réquisitions.
Yaya Doumbouya


