De violents affrontements ont éclaté le 4 octobre à Djélikourou, dans la commune rurale de Fidako (préfecture de Siguiri), entre des habitants et des agents de sécurité de la société aurifère Willimining. Ces heurts font suite à l’arrestation de plusieurs employés d’une entreprise sous-traitante opérant sur le site minier. Les personnes interpellées réclamaient l’amélioration de leurs conditions de travail.
La mobilisation a conduit à l’arrestation d’une dizaine d’employés, soupçonnés de vol et d’autres actes répréhensibles survenus dans les installations de la société. Les suspects sont aussitôt transférés à Siguiri et remis aux autorités judiciaires.
Les familles des interpellés, appuyées par d’autres habitants, ont manifesté à leur tour pour réclamer la libération de leurs proches. La manifestation, au début pacifique, dégénère rapidement. Des véhicules sont vandalisés, plusieurs installations de la société endommagées.
Face à l’intensification de la violence, un contingent mixte composé de militaires et de policiers a été déployé pour sécuriser la mine et tenter de rétablir l’ordre.
Répression sanglante
Le bilan humain est lourd. D’après le Dr Abdoulaye Bachir Condé, médecin légiste à l’Hôpital préfectoral de Siguiri, trois personnes atteintes par balles ont été admises aux services d’urgence. Parmi elles, Karim Sawadogo, 25 ans, orpailleur marié et père de trois enfants, a succombé à ses blessures après avoir été touché dans le dos.
Un homme d’une soixantaine d’années a également été pris en charge dans une structure sanitaire de Fidako. Parmi les blessés figurent aussi deux ressortissants étrangers : un Nigérien et un Burkinabè.
Bien que le calme semble peu à peu revenir, la situation demeure volatile. Les autorités locales multiplient les appels à l’apaisement.
Mariama Dalanda Bah