La candidature à la présidentielle du 28 décembre d’Abdoulaye Yero Baldé, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, a surpris plus d’un. Puisque, c’est à l’annonce de la validation des candidatures par la Basse-cour suprême le 8 novembre dernier, que de nombreux Guinéens ont appris la nouvelle. Malgré tout, le candidat du Front démocratique de Guinée (FRONDEG), croit en sa chance de gagner.
Depuis sa démission du gouvernement de l’ancien prési Alpha Grimpeur en 2020, pour protester contre le 3è mandat de celui-ci, Abdoulaye Yero semblait ne pas s’intéresser à la politique. Mais voilà qu’il apparaît au grand jour, candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre, sous les couleurs du Front démocratique de Guinée (FRONDEG). Militant de première heure du RPG aux côtés d’Alpha Grimpeur, l’homme politique a participé à tous les combats pour l’instauration de la démocratie en Guinée. Dont les plus emblématiques sont la grève de janvier-février 2007 et la mobilisation du 28 septembre 2009. Ancien cadre de la Banque Mondiale, enseignant à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, cadre de la société minière GAC (Guinea Alumina Corporation), puis Premier vice-gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée, ensuite ministre de l’Enseignement supérieur, Abdoulaye Yero Baldé se présente comme l’alternative à la prochaine présidentielle.
Homme d’expériences
Selon le candidat du FRONDEG, l’arrivée du RPG au pouvoir lui a permis d’entrer dans l’administration guinéenne et de comprendre les rouages de celle-ci. Mais aussi de comprendre le monde, surtout les institutions internationales, le secteur privé international. « Cela m’a donné une vision globale de ce que sait un pays dans son entièreté. Le système financier est géré à partir de la Banque Centrale, cela m’a permis de comprendre les enjeux national et international en matière de politique monétaire, de politique bancaire, de supervision et aussi de politique financière internationale. Avec l’expérience à l’enseignement supérieur, j’ai compris les besoins du pays. Parce qu’après tout, un dirigeant doit créer des emplois ; mais pour créer des emplois, il faut que les gens soient bien formés et pour bien former, il faut investir dans les infrastructures, les équipements pédagogiques mais surtout investir dans les enseignants. Pour avoir de l’emploi, il faut que la qualité de la formation s’accorde au marché de l’emploi. Sans compter la question de gouvernance du secteur. J’ai vu comment la volonté, avec une bonne équipe, on peut transformer notre pays. Je pense avoir suffisamment accumulé d’expériences».

Abdoulaye Yero Baldé ajoute aussi que ces années passées dans l’opposition depuis les années 90, puis dans l’administration, lui ont permis de comprendre que la Guinée a besoin d’un leadership et d’une vision. «Je pense posséder cette qualité. Je pense qu’on peut mener la Guinée très loin en matière de développement, si nous avons la bonne équipe et aussi la bonne vision. Je pense que le FRONDEG a cette vision aujourd’hui, c’est pourquoi, nous nous présentons à cette élection». A la question de savoir, face au candidat Mamadi Doum-bouillant, si le candidat du FRONDEG ne participe pas à une élection gagnée d’avance, il répond: «Si vous partez à un combat vaincu d’avance, ça ne sert à rien de s’y engager. Nous pensons que nous avons la victoire à notre portée, nous pensons que nous pouvons gagner, si les Guinéens sortent massivement pour voter, nous allons y arriver. Parce qu’il s’agit de l’avenir de notre pays. Qu’est-ce qu’on fait d’ici 5 ans, 10 ans ? Est-ce qu’il faut s’asseoir et regarder ?» Abdoulaye Yero déclare que la fatalité n’existe pas chez lui. «Essayer et échouer n’est pas un déshonneur, mais ne pas essayer est très grave. Nous y allons avec l’esprit très clair, nous allons nous battre jusqu’au bout. C’est pourquoi les populations doivent sortir pour voter massivement. Mais quand on dit aux gens que c’est gagné d’avance, ils vont rester à la maison. Et comment on peut justifier une victoire dans ce cas ? Mais si le vote est massif, comme ça s’est fait ailleurs, tout peut changer, j’y crois.»
Un million d’emploi pour les jeunes
Le candidat du FRONDEG a débuté sa campagne par un meeting le 30 novembre dernier au stade de Lambanyi. Au cœur de son projet de société, la justice, la liberté de la presse et les libertés civiques, politiques et collectives ainsi que l’éducation, la formation et l’emploi. «Ce pays a les moyens de nourrir chaque Guinéen. La Guinée nouvelle va être construite très bientôt où jeunes, femmes, hommes, chacun aura sa place en fonction de ses capacités. Je vous garantis que lorsque nous allons gagner cette élection, dans les cinq premières années, nous allons créer un million d’emploi pour les jeunes», a-t-il promis. Abdoulaye Yero a insisté sur la cohésion sociale, la réconciliation et le pardon. Il a entamé sa campagne à l’intérieur du pays par Mamou, Kankan, Mandiana. Partout, il a été chaleureusement accueilli. Il a promis de changer la Guinée en construisant des infrastructures dont les Guinéens ont besoin, pour rêver au développement. Vaste programme.
Ibn Adama


