En assemblée générale le 22 décembre à la Bourse du travail à Kaloum, l’intersyndicale de l’éducation (FSPE et SNE) a fustigé « la mauvaise foi » du gouvernement qui rechigne à accéder à ses revendications. Il a invité les enseignants à se préparer à une éventuelle grève générale dès le 5 janvier 2026, si le statuquo demeure.

La reprise des négociations le 11 décembre entre le gouvernement et lintersyndicale de léducation (FSPE, SNE et SLECG) pour un accord inclusif na rien donné pour l’instant. Les discussions ont été renvoyées en janvier 2026, au grand dam de la Fédération syndicale professionnelle de léducation et du Syndicat national de léducation qui avaient suspendu la grève le 10 décembre, espérant arracher un accord inclusif.

A l’assemblée générale de ce lundi 22 décembre, la FSPE et le SNE ont dénoncé « la mauvaise foi » du gouvernement à signer le Statut particulier des enseignants, à engager à la Fonction publique des enseignants contractuels, à payer neuf mois d’arriérés de salaires des enseignants communaux, ainsi que les primes de fonction des hauts cadres et responsables du système éducatif, entre autres.

Algassimou Barry, secrétaire général de la Fédération syndicale professionnelle de l’éducation, avoue que les lignes nont pas bougé. Il prévient que « si le gouvernement ne cherche pas à régler la situation des enseignants guinéens, il n’y aura pas de reprise des cours le 5 janvier 2026. Nous ne reculerons pas ». En Guinée, « tout le monde veut que son enfant soit formé, mais personne ne veut que son enfant soit enseignant. Cest la misère. Des gens veulent que nous restions éternellement dans la misère, mais nous n’accepterons plus jamais cela », gronde-t-il.

Protocole de la « discorde et de la honte »

Pour sa part, Michel Pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation, invit les enseignants et les encadreurs d’école à se mobiliser, à sensibiliser les élèves et leurs parents à se préparer à une éventuelle reprise de la grève. « Nous sommes de bonne foi, mais le gouvernement est de mauvaise foi. Mais la grève nest que suspendue », prévient-il.

Le secrétaire général du SNE appelle le général Mamadi Doumbouya, le président de la Transition, à s’impliquer pour mettre fin à la crise, au motif que ses ministres « ne lui disent pas la vérité. » Michel Pépé Balamou accuse le ministre de la Fonction publique et du travail, Faya François Bourouno et son collègue de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Jean-Paul Cédy, de semer la zizanie au sein de l’intersyndicale de l’éducation en signant le protocole de la « discorde, de la division et de la honte ». Allusion à laccord du 2 novembre signé entre le gouvernement et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), le camp opposé à la FSPE et au SNE et dirigé par Aboubacar Soumah.

« Nous demandons humblement au général Mamadi Doumbouya de recevoir les enseignants. Nous sommes ouverts aux négociations, qu’il sache que ses ministres ne sont pas dans son esprit. Ils sont en train de le tromper », tance le secrétaire général du SNE.

Yaya Doumbouya