Le 24 décembre au siège national du Bloc Libéral, dans la commune de Lambandji, l’Alliance pour sauver la Guinée (ASG) a alerté sur le risque de manipulation des résultats de la présidentielle du 28 décembre. Elle l’a dit dans une déclaration rendue publique ce mercredi. Boubacar Dieng, porte-parole de circonstance, a dénoncé les propos du général Amara Camara disant qu’il n’y aura pas de second tour. « Notre candidat Mamadi Doumbouya remportera la victoire dès le premier tour », avait déclaré le ministre secrétaire général de la Présidence de la République lors d’un meeting à Nzérékoré.
Pour l’ASG, ces propos soulèvent des inquiétudes majeures quant à la transparence du vote : « Venant du numéro 2 du régime, cela équivaut à un ordre explicite donné au ministère chargé de l’organisation du scrutin, en violation de la Constitution et du Code électoral. Nous redoutons que ce discours, dans le contexte actuel de l’organisation du scrutin par le gouvernement plutôt que par un organe technique indépendant, s’inscrive dans une logique de légitimation de la confiscation du pouvoir par un maquillage électoral. »
L’ASG dénonce également les réformes engagées par le CNT, qui restreindraient le champ d’action des partis politiques : « Après une constitution taillée sur mesure, le Conseil national de la transition (CNT) a continué de s’arroger les prérogatives d’une Assemblée nationale élue pour imposer à notre peuple des lois qui préparent l’enterrement du multipartisme et des libertés politiques et associatives en Guinée. Notre pays retombe sous la menace d’un retour à la dictature pure et dure sous un régime de parti unique, comme dans les années 70 ».
Appel à l’unité et à la résistance
Face à la situation, l’ASG appelle à une grande mobilisation pour garantir des élections transparentes : « Nous, candidats, partis politiques et acteurs de la société civile, engagés dans le processus électoral du 28 décembre 2025, devons unir nos forces dans la dynamique électorale et le combat politique afin d’éviter de nouveaux cycles de violences, qui pourraient entraîner des conséquences dramatiques pour la Guinée, ses voisins et toute la sous-région. »
L’Alliance insiste sur la nécessité de respecter le Code électoral en « ses articles 65 sur l’obligation de neutralité des agents publics ; 97 sur le dépouillement des votes ; 98 sur les votes nuls et les suffrages exprimés et 99 sur la compilation des résultats ».
L’ASG exige que le dépouillement ait lieu « immédiatement après la fermeture des bureaux de vote, que les résultats soient publiés de manière transparente, bureau par bureau. » L’Alliance politique formée autour du candidat du Bloc libéral, Faya Millimouno, de conclure : « Votre voix est notre pouvoir, elle ne doit être ni confisquée ni dévoyée. L’histoire de notre pays nous enseigne que les nations avancent lorsque les citoyens choisissent la démocratie, le courage civique et l’unité républicaine. »
Mariama Dalanda Bah


