La grève générale et illimitée déclenchée le 1ᵉʳ décembre par l’intersyndicale (FSPE et SNE) de l’éducation se poursuit à travers le pays. Après une journée agitée le 8 décembre, des violences ont été enregistrées le 9 décembre à Conakry. Plusieurs écoles de Bantounka 1 et Bantounka 2, commune de Lambanyi, sont restées fermées. Des écoles privées ayant ouvert ce matin ont renvoyé les élèves à la maison, à cause des perturbations de leurs camarades du public.

Des échauffourées ont éclaté près du rond-point Cosa, au niveau de la voie ferrée de Rusal-Friguia, opposant les forces de l’ordre à des élèves qui réclament le retour de leurs enseignants en classe. Durant une vingtaine de minutes, on a assisté à des jets de pierres contre des bombes lacrymogènes. Des apprenants, venus des écoles publiques ont brûlé des pneus sur la chaussée, après s’être attaqués à plusieurs écoles privées de la zone.

Les manifestants ont déversé des ordures et des pierres sur la chaussée. Les forces de l’ordre, notamment des policiers qui s’investissent à rétablir la circulation, dégagent la chaussée avec d’autres jeunes de passage. Au rond-point de Cosa, pris de peur, les commerces ont rapidement baissé les rideaux. S’en suivent la débandade, les bouchons, partout.

Aux environs de 11h 30, la tension a baissé, plusieurs élèves sont rentrés à domiciles, mais se disent déterminés à revenir si les cours ne reprennent pas mercredi 10 décembre.

Le 8 décembre, dans un communiqué, le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, dit avoir « constaté avec regret des scènes de violence qui ont émaillé la journée (…), dans de nombreuses concessions scolaires du pays. Des groupes d’individus malintentionnés ont jeté des pierres sur les toits des écoles, provoquant ainsi la panique et faisant plusieurs dizaines de blessés parmi les élèves. »

Le ministère a condamné « avec fermeté, ce comportement irresponsable dont le seul but est de troubler la quiétude dans les écoles. Il rappelle la responsabilité civile et pénale de toutes les personnes qui seront réputées impliquées dans ces violences. Il rappelle également que la violence ne peut être un langage tolérable dans le monde éducatif », indique le communiqué.

A savoir, si ce rappel suffira à calmer les nerfs des enseignants affiliés à la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE) et au Syndicat national de l’éducation (SNE).  

Yaya Doumbouya