Son assemblée générale du 6 décembre a été reportée en raison de l’opération d’assainissement annoncée par les autorités. Samedi 13 décembre, le Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a tenu son assemblée générale hebdomadaire à Nongo. Au menu fretin, la situation générale du MoDeL, actualités sociopolitiques du bled et commémoration de l’an 1 de la détention du prési du parti, Aliou Bah. La réunion a été présidée par Mamadou Lamarana Barry, vice-prési du MoDeL.
Le 21 novembre dernier, le CNT, Conseil national de la transition a adopté la Loi sur le statut juridique des partis politiques. Le MoDeL y voit une manœuvre visant à restreindre l’espace politique et à écarter les formations capables de mobiliser les citoyens, au profit, selon le parti, d’un éventuel Parti-État. Le secrétaire général du MoDeL, Mamadou Kenda Sow, a expliqué les nouvelles exigences introduites par la nouvelle loi : «Avant, les partis politiques avaient le choix de participer ou non aux élections. Désormais, cette participation devient obligatoire. Tous les partis devront prendre part aux élections présidentielles, législatives et municipales, et il ne s’agira pas seulement de participer, mais aussi d’obtenir au moins deux élus à chaque scrutin.»
Il a poursuivi en appelant à la solidarité et à l’anticipation: «Il ne s’agit pas de se résigner, mais de s’entraider et travailler pour préserver notre liberté de choix. Sinon, les partis disparaîtront les uns après les autres. La loi s’impose à tous et personne ne sera au-dessus. Nous devons donc être prêts. Les membres de toutes nos structures doivent impérativement être à jour, avant la fin de l’année.»
Tuer le multipartisme en Guinée ?
Le MoDeL n’a encore jamais participé à une quelconque élection depuis sa création. La nouvelle législation du bled le contraint désormais à se préparer aux prochaines échéances électorales, sous peine de retrait de son agrément, avec ou sans son prési Aliou Bah : «Tout est mis en place pour rendre l’existence des partis politiques presque impossible en Guinée, mais nous devons nous adapter et démontrer que nous sommes plus forts». Le secrétaire général a aussi révélé que la caution de participation aux élections législatives nécessiterait entre 150 et 200 millions de francs glissants, tout en rassurant que des dispositions sont en cours pour permettre au MoDeL d’être prêt le moment venu.
Les responsables du parti ont annoncé une série d’activités prévues vendredi 26 décembre, date marquant un an depuis l’arrestation d’Aliou Bah. Une arrestation que le parti juge «arbitraire» et une détention «illégale». A l’occasion de l’an un, une mobilisation d’envergure est annoncée pour dénoncer les conditions de détention de leur leader. Ibrahima Diallo, membre de la cellule de Com du MoDeL, estime que la place d’Aliou Bah n’est pas au gnouf: «Il est illégalement détenu à la Maison centrale par le pouvoir actuel. Les avocats du parti ont démontré que les dossiers sont vides, tant sur la forme que sur le fond. Nous devons continuer à prouver son innocence et exiger sa libération immédiate.»
Poursuivre le combat
Il s’est également indigné de la lenteur de la procédure judiciaire en appel, affirmant que le combat se poursuit : «Nous devons être plus mobilisés, plus déterminés et plus engagés pour que notre président retrouve sa liberté avant les prochaines batailles électorales.»
Pour la commémoration de l’an 1 de d’emprisonnement de Aliou Bah, le MoDeL prévoit une conférence de presse vendredi 26 décembre à partir de 10h, à la Maison de la presse, en présence des avocats du parti. Elle sera suivie d’une mobilisation des militants et sympathisants, avant de s’achever par le « MoDeL-Live », émission diffusée en direct sur les réseaux sociaux.
Abdoulaye Bah


