Le Mouvement démocratique libéral (MoDel) a tenu samedi 20 décembre, sa dernière assemblée générale hebdomadaire de l’année. La rencontre, co-animée par Mamadou Lamarana Barry, vice-président du parti, et Moïse Diawara, porte-parole du MoDel. Ils ont évoqué la situation carcérale du président du parti, Aliou Bah.

Le 26 décembre marquera le premier anniversaire de la détention jugée « arbitraire et illégale » d’Aliou Bah, président du MoDeL, condamné à deux ans de prison ferme pour « offense au Chef de l’État ». Pour l’occasion, le parti envisageait l’organisation d’une conférence de presse suivie d’un grand meeting. Il les annule, finalement.

Selon le bureau exécutif, la décision vise à éviter toute mobilisation susceptible de troubler l’ordre public à quelques jours de l’élection présidentielle du 28 décembre. Le MoDeL affirme ne pas vouloir rester indifférent à la situation de son leader, mais privilégie une posture de responsabilité dans le contexte électoral.

Aucune mobilisation n’est donc prévue, sur recommandation des conseillers juridiques du parti. Moïse Diawara a apporté des précisions : « Une conférence de presse était initialement prévue le 26 décembre, date marquant un an depuis l’arrestation du président Aliou Bah. Le parti avait décidé de ne pas laisser cette date passer inaperçue. Mais après échanges avec nos conseillers juridiques et le pool d’avocats, cette conférence a été revue. Il a été convenu de tenir plutôt un point de presse. Les avocats vont élaborer un document qui sera mis à la disposition du parti. Le MoDeL procédera ensuite à une analyse politique de ce document et se chargera de sa vulgarisation. »

Manifestations suspendues jusqu’à nouvel ordre

Outre la suspension de ses manifestations, le MoDeL a également décidé de surseoir à la tenue de ses assemblées générales hebdomadaires jusqu’à nouvel ordre. « Les instances du parti, à tous les niveaux, se sont réunies pour en discuter. La décision de suspendre les assemblées générales nationales a été prise jusqu’à une date ultérieure. Nous utilisons ce terme, car nous nous adapterons à l’évolution du contexte. La décision a été mûrement réfléchie et adoptée par le bureau exécutif », a expliqué le porte-parole du MoDeL.

Moïse Diawara a réitéré la position du MoDeL, dénonçant ce qu’il qualifie de persécution politique : « C’est pour cette raison que nous n’avons jamais baissé les bras. Nous continuons d’exprimer notre cri de cœur face à la détention injuste de notre président. Nous avons compris que ceux qui l’ont mis en prison l’ont fait dans l’objectif de le faire taire. »

Au terme de l’assemblée générale, un document retraçant le parcours politique et la vie carcérale d’Aliou Bah a été présenté aux militants.

Abdoulaye Pellel Bah