Beaucoup de Guinéens sont, consciemment ou inconsciemment, des receleurs de biens publics détournés ou de biens issus de la corruption. Ce sont eux qui font des prières pour les auteurs de délits économiques, surtout à l’occasion de grandes fêtes telles l’Aid El Fitr ou l’Aïd El Adha ou à d’autres occasions.
Comment voulez-vous que le phénomène du détournement de deniers publics et de corruption soit endigué quand les auteurs de ces faits délicieux sont remerciés, bénis y compris parfois par des autorités religieuses, parce que considérés comme de véritables bienfaiteurs ? Alors qu’ils sont tout juste des délinquants au sens juridique du terme.
C’est pourquoi, il y a des Guinéens qui prospèrent et qui se « développent » alors qu’ils ne sont ni des hommes d’affaires ni des commerçants et n’ont pas hérité d’une fortune. La Guinée elle-même ne se développe que très peu. La société guinéenne semble être favorable à certaines pratiques qui compromettent dangereusement son développement. C’est dans cette société qu’on entend dire que Dieu, en faisant le « partage » confie la part de toute une famille, tout un clan, toute une tribu à un seul de ses membres, quitte à ce dernier d’en faire une répartition avec les membres.
Notre société appelle de tous ses vœux le changement mais elle n’est pas prête à changer. Le vrai changement passe par une nécessaire reconversion des mentalités.
En attendant, bonne fête de Tabaski à toutes et à tous.
Me Traoré