Le FNDC, Front national pour la défense de la Constitution, jure ne reculer d’aucune semelle dans son combat contre un pouvoir à vie pour le Prési Alpha Grimpeur. Après sa manif du 20 juillet qui a entraîné deux morts par balles, les anti- pouvoir à vie ne désarment pas pour autant. Sékou Koundouno, le responsable de la planification et de la stratégie du Front, a appelé, le 24 juillet sur Lynx Fm, toutes les composantes à un sursaut national contre un troisième mandat que caresse Alpha Grimpeur. Pour ce leader du Front, la société civile, les partis politiques, les religieux, les organisations traditionnelles formelles et informelles devraient comprendre que leur intérêt n’est sauvegardé que si le combat pour la démocratie et l’alternance prospère. Mais «si le FNDC échoue, c’est toute la République qui aurait échoué.» Cela pourrait embourber le pays, poursuit-il, dans une phase de dictature absolue où la démocratie serait entièrement enterrée. «Nous sommes très conscients des enjeux et des défis et nous y travaillons en conséquence avec l’ensemble des couches populaires. C’est pourquoi nous lançons un sursaut à tous les citoyens. Beaucoup de choses restent à faire tant sur le plan judiciaire à l’international que sur le plan de la mobilisation et de la résistance à l’interne. Les activités se poursuivent, nous accélérons la cadence afin que l’on puisse s’adapter à la réalité et aux exigences qui s’imposent parce que nous constatons que les citoyens veulent complètement en finir avec ce système qui se trouve à l’agonie.»
Abus et exactions
Le Front national pour la Défense de la Constitution s’étant érigé en rempart de la Loi fondamentale de 2010, voit régulièrement ses leaders et militants subir des arrestations, des intimidations, des détentions, des persécutions, et des meurtres. La manif du 20 juillet, la toute dernière, a comptabilisé deux morts par balles et plusieurs blessés. Sékou Koundouno dénonce une machine de répression «mise en place par le pouvoir d’Alpha Condé» afin de s’accaparer le pouvoir d’Etat et rester jusqu’à la fin de sa vie. Mais, poursuit-il, toutes les commissions du Front sont à l’œuvre pour corriger les imperfections afin que les prochaines échéances de manif ou de marche qui «s’avèrent décisives et déterminantes» puissent nous tenir fin prêts. Bien que la persécution persiste dans les rangs du FNDC, Sékou Koundouno a juré la main sur le palpitant que ses camarades de lutte et lui n’abandonneront ni ne fuiront le pays, qu’ils resteront pour mener le combat à son terme. «On ne peut pas convoquer un citoyen pour le simple fait qu’il s’est opposé à un pouvoir à vie. Il y a des citoyens qui passent la journée à insulter des communautés, des parents. Le gouvernement et le parti au pouvoir sont en train de perpétrer un coup d’Etat constitutionnel, mais la DCPJ, Direction centrale de la police judiciaire ne prend aucun soin de les convoquer. Il faut que l’on apprenne à se respecter et à comprendre que la DCPJ n’est pas une police militante. C’est une police qui doit être teintée d’éthique et des valeurs sacro-saintes qui font l’essence même de la République», conclut-il.
Yaya Doumbouya