Les détracteurs du FNDC qui déclarent sans cesse qu’il a échoué dans son combat contre le changement de constitution et qu’il ne doit plus continuer dès lors qu’une nouvelle constitution a été adoptée, auraient dû écouter Fadel Baro du Mouvement « Y en a marre ». Cette organisation de la société civile était au-devant de la lutte contre le troisième mandat du Président Abdoulaye Wade au Sénégal. En dépit de la force de ce mouvement et sa très grande capacité de mobilisation, il n’a pas pu empêcher le Président Abdoulaye Wade d’être candidat à une élection à laquelle beaucoup de ses compatriotes estimaient qu’il ne pouvait se présenter. Si la société civile sénégalaise n’a pas pu atteindre son objectif face à un régime qui n’avait pourtant pas sauvagement et violemment réprimé la contestation, que dire de la lutte du FNDC qui fait face, depuis octobre, à une répression sans pitié et à une vague d’attestations et de détentions de ses dirigeants et membres ?
Le Mouvement « Y en a marre » avait néanmoins réussi à empêcher l’élection du Président Wade à travers une implication déterminante des jeunes dans le scrutin présidentiel qui a vu la victoire de Macky Sall. Mais, il faut souligner que sans l’ancrage démocratique du Sénégal, une telle issue n’aurait jamais été possible. C’est important de rappeler qu’au Sénégal, il n’existe pas une commission électorale dite indépendante. Les élections sont organisées par l’Administration. En dépit de cela, Me Wade, candidat sortant, avait perdu les élections. Peut-on imaginer un tel scénario en Guinée avec l’organe de gestion des élections et le fichier électoral que nous avons ? Rien n’est moins sûr.
Me Traoré