Par un décret lu le 11 août sur les ondes de la télé-bidon de Koloma, Alpha Grimpeur convoque les électeurs le 18 octobre prochain. Depuis, les réactions se multiplient au sein de la classe politiques guinée-haine. Ce mercredi 12 août, le président du parti Union des Démocrates pour la République (UDR), régit vivement. Pour Bah Oury, la confirmation de cette date ne constitue pas une surprise. Quant aux élections pestilentielles, il affirme que c’est quelque chose qui était déjà prévue depuis un certain temps. « L’agenda du pouvoir est de violer la constitution de 2010 pour permettre à Alpha Condé de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel. C’est ce qui en train de se dérouler. Donc, la fixation de la date par décret n’apporte absolument rien de nouveau ».
Il n’y a rien de nouveau dans cette situation car les choses étaient déjà sérieuses bien avant. Pendant de nombreuses années, le peuple guinéen se bat pour une alternance démocratique apaisée et régulière, en conformité avec les lois de la République. Il a payé un très lourd tribut pour que l’on puisse avoir la constitution de 2010 qui, au regard de notre histoire, est écrit en marbre, en fixant des dispositions d’intangibilités » déplore-t-il. Il estime qu’on doit exprimer ces termes-là dans nos langues nationales pour que les gens comprennent la signification des dispositions d’intangibilités. « Cela veut dire que personne aujourd’hui, demain et après- demain, n’a le droit de les remettre en cause. Parce que leur remise en cause rompt l’équilibre institutionnel pour nous replonger dans la crise politique permanente que la Guinée a connue. Et Alpha et son groupe nous ont ramené en arrière. Aussi, cet acte est-il la plus décisif et qui s’inscrit-il comme un tournant politique majeur.
Droit dans ses bottes, Bah Oury affirme que ces élections sont déjà réglées d’avance. Ceux qui veulent accompagner le pouvoir, libre à eux de le faire mais, dit-il « en politique, il faut avoir la cohérence et la constance. Il faut respecter les engagements, surtout lorsque des hommes et des femmes ont péri. Il y a des pères et des mères de familles qui sont aujourd’hui en deuil parce que leurs enfants ont été injustement assassinés. Et cette mémoire, il faut la conserver. La conservation de la mémoire et le devoir de mémoire nous demandent d’être fidèles à nos engagements ».
Kadiatou Diallo