«Je prends acte de votre proposition». Telle est la réponse du Prési Alpha Grimpeur à son parti et alliés qui souhaitent le voir rester sur le Kimbanyi au-delà de ses deux mandats qui arrivent à terme en décembre prochain. Le Rpg arc-en-ciel l’a porté candidat le 5 et le 6 août à Cona-cris, mais leur champion entretient le suspense, à exploiter peut-être au moment opportun. Néanmoins, les actes et les paroles du Président Alpha Grimpeur ne font plus mystère de son intention de briguer un autre mandat. Rien que le fait d’entériner la date du 18 octobre pour la présidentielle, corrobore son manège et sa détermination personnelle à garder son Kimbanyi pour les six prochaines années.
Son grimpereau posté à l’Assemblée nationale (trop jaunie), Aly Kaba, qui trône sur la majorité parlementaire, a déclaré le 12 août, que la politique de la chaise vide ne profite pas. «Je conseille à cette branche de l’opposition de tirer les leçons de leur stratégie contreproductive de boycott du double scrutin du 22 mars 2020. En démocratie, la politique de la chaise vide est synonyme de déliquescence pour ses auteurs. En démocratie, le meilleur juge étant le souverain primaire (peuple) qui désigne librement ses dirigeants par voie de vote. Par conséquent, je demanderai à ces mauvais perdants de bien vouloir accepter de se soumettre à la volonté populaire en lieu et place de balbutiements.»
Le Rpg arc-en-ciel va certainement garder ses fidèles compères, bras dessus bras dessous, jusqu’à la présidentielle, à l’image de Mamadou Sylla de l’UDG (Union démocratique de Guinée) lors des législatives du 22 mars. Toutefois, le Prési Grimpeur et ses grimpereaux, tous à la manœuvre, s’attèlent à s’octroyer d’autres partis pour mieux maquiller ou donner de crédit à l’élection du 18 octobre. Déjà, un gros morceau se range à ‘’leur cause’’, pensant s’être utile à lui-même : le Pades (Parti des démocrates pour l’espoir) «ira à la présidentielle avec ou sans le Prési Alpha Grimpeur.» Son leader, Dr. Ousmane Kaba, a été investi candidat alors qu’il est de l’opposition extra-parlementaire. Laquelle exige mordicus la non-candidature du Grimpeur à la présidentielle, l’annulation de l’Assemblée nationale, la révision du fichier électoral avant le scrutin.
«Il a peur d’un scrutin juste…»
Cellou Dalein Diallo, le prési de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), principal parti de l’opposition, a twitté le 12 août : «Alpha Condé décide d’organiser la présidentielle le 18 octobre alors que les conditions d’une élection crédible ne sont pas réunies. Contesté partout, y compris dans ses fiefs traditionnels, il a plutôt peur d’un scrutin juste et transparent qu’il évitera par tous les moyens.» Une heure plus tard, dame Domani Doré, plus choquante qu’audacieuse, twitte en réponse : «Déposez votre candidature et laissons le soin aux électeurs de décider, s’il-vous-plaît ! L’agenda électoral respecté vous semblait impossible dans les délais légaux. Il va falloir s’habituer à faire avec ce que prévoit la législation et s’affranchir des consensus de dessous de table.»
Côté UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée), la question de candidature est d’ores et déjà tranchée. Son leader, Amadeus Bah, a affirmé que son parti ne participera point «à quelque chose qui va ruiner la stabilité et la paix de notre de pays. Nous sommes dans une situation où le pays vit un vide constitutionnel avec un fichier totalement corrompu qui est connu de tous.» Et d’ajouter : «Je considère que ce décret est l’aboutissement d’un long processus qui a été planifié et exécuté sans état d’âme pour parvenir à mettre sur orbite M. Alpha Condé pour un troisième mandat. Nous n’allons pas non seulement participer au scrutin mais, nous allons nous activer à notre manière pour faire prospérer notre démarche pour permettre à la Guinée d’avoir une véritable alternative démocratique pour le futur.» Amen !
Yaya Doumbouya