La situation socio-politique s’aggrave de jour en jour dans la Guinée d’Alpha Grimpeur. Le tissu social est quasiment en lambeaux. Ce qui est surtout plus inquiétant, c’est que contrairement à la crise de 2007, quasiment aucune force ne semble suffisamment vive pour y faire face. La classe politique prend la forme, non plus de pouvoir-opposition, mais d’oppresseurs et d’opprimés. Avec un niveau de corruption inégalé, doublé d’un ethnocentrisme des plus aigus, elle ressemble à s’y méprendre à la théorie des classes, surannée, du marxisme léninisme.

En 2020, personne ne semble pouvoir y faire face sous le règne de l’équipe actuelle de Sékhoutouréya. Le vrai drame est que celle-ci semble avoir pris la grave décision de ne pas partir. Après s’être assurée que personne d’autre n’est apte à la déloger. Dans la Guinée actuelle, regarder le pouvoir droit dans les yeux pour lui dire poliment la vérité revient à accroître les risques de se faire couper les vivres. Aussi, La Palice vous dira-t-il que l’époque des héros de la crise de 2007 est révolue. Que l’on ne mange ni le courage ni l’audace, encore moins la vérité. Ce n’est pas pour rien que tout le monde est devenu aphone.

Et si, malgré tout, l’église catholique montrait une faible lueur d’espoir dans ce pays musulman à 90 % ? Ce serait peut-être le dernier miracle qui nous reste à vivre. En tout cas, le 15 août dernier, quelqu’un a osé remettre en cause la mascarade de réconciliation orchestrée à N’Zérékoré à la veille de la convention régionale du parti aux pourboires illimités, le RPG. On avait laissé entendre que là-bas aussi, malgré les manifs étouffées et les fosses communes innommables, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il est derrière le jeune Alpha Condé, le cœur meurtri.

L’évêque du diocèse de N’Zérékoré et président du Conseil Episcopal de Guinée, Monseigneur Raphael Balla Guilavogui, dans son homélie marquant la fête de l’Assomption, a osé rappeler à haute voix, que « …nous avons eu un double scrutin : les législatives et le référendum au mois de mars. Et nous savons combien ce scrutin s’est mal passé, en particulier dans notre région, N’Zérékoré. Nous allons maintenant encore vers des élections présidentielles pour le 18 octobre 2020 alors que les plaies des scrutins du mois de mars sont loin d’être cicatrisées. La réconciliation tant attendue, est loin d’être effective, même si on trompe l’opinion nationale et internationale par des cérémonies comme celle du mois de juillet dans la ville de N’Zérékoré, qui faisait croire qu’il y a réconciliation et que la hache de guerre est enterré.»

Et si, par la grâce de Dieu et la référence du Cardinal Robert Sarah, vous alliez encore plus loin dans la recherche de solutions pour le réarmement politique et moral de ce pays ? Le salut serait peut-être au bout de l’effort. Surtout si vous n’attendez personne d’autre pour commencer.

DS