En Egypte, une femme de 33 ans, épouse du directeur de la commission égyptienne pour les droits et les libertés, a été arrêtée vendredi 11 mai après avoir publié sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle elle critiquait les institutions du pays et dénonçait le harcèlement sexuel. La vidéo a suscité la polémique sur polémique. On lui reproche d’« avoir insulté les institutions d’Etat et d’avoir porté atteinte au patriotisme ». Amal Fathi, mère de famille, avait posté sur Facebook une vidéo dans laquelle elle critiquait les institutions égyptiennes et plus particulièrement la banque Misr, nationalisée en 1960, dont elle accuse les hommes de sécurité, coupables selon elle, de harcèlement. Arrêtée vendredi dernier, Amal Fathi doit être présentée au parquet général dans les jours à venir.
La diffusion de la vidéo a fait grand bruit en Egypte. La presse proche du régime Al Sissi n’a pas hésité à dénoncer ces propos. Un quotidien pro-gouvernemental a annoncé vendredi que « l’auteure de la vidéo insultante contre l’Egypte et les citoyens » avait été arrêtée. Une détention dénoncée par Amnesty International qui parle d’un jour sombre pour les autorités égyptiennes, « plus soucieuses de faire taire une femme qui parle de harcèlement sexuel plutôt que de prendre des mesures pour résoudre le problème.»
Alexandre Buccianti, RFI