Il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’Alpha Condé a le contrôle total des institutions guinéennes, en particulier la CENI et la Cour constitutionnelle. Le mardi 11 août, avant la publication du communiqué de la CENI relatif à la création de la commission de fixation de la caution et à sa première réunion, vendredi 14, pour déterminer le montant à payer, Kabinet Cissé, le patron de la CENI et Mohamed Lamine Bangoura, celui de la Cour constitutionnelle, ont dû passer une partie de la journée avec Alpha Condé à Sekhoutoureyah. Sans nul doute pour recevoir les instructions.
C’est après sa séparation avec le Chef de l’État que Kabinet Cissé a publié son communiqué créant la commission de fixation de la caution. Le montant semble déjà arrêté par le Président Alpha Condé, une somme astronomique d’un milliard en cette période de pandémie où la crise sanitaire a inévitablement entraîné la crise économique aux conséquences incommensurables pour les Etats, tout comme pour les entreprises, les sociétés, voire sur la vendeuse d’orange ou d’arachide. Mais, pour le futur candidat à la présidentielle du 18 octobre, c’est une occasion d’empêcher les candidatures pléthoriques.
Et ce n’est pas un hasard si le même mardi 11 août, Mohamed Lamine Bangoura qui a participé aux conciliabules de Sékoutoureyah, s’est directement lancé dans le recrutement des médecins qui seront retenus pour effectuer les examens médicaux des futurs candidats perdants du scrutin du 18 octobre. Il n’est donc pas surprenant que la liste des médecins retenus soit rendue publique peu après et que les locaux de la Cour constitutionnelle soient désignés pour servir de cabinet médical de circonstance pour les consultations médicales.
Par ailleurs, ce qu’il ne faut pas perdre de vue, même si le décret confirmant la date du 18 octobre, proposée par la CENI, a été pris dans la limite du délai constitutionnel, il faudra noter que le Président Condé a hâté le pas pour éviter à la communauté internationale (ONU, UA, CEDEAO, UE…) d’évoquer le report du scrutin présidentiel, le temps de recourir à un dialogue sérieux en vue d’une élection inclusive. Aux dernières nouvelles, la rencontre de la commission de la fixation de la caution, initialement prévue vendredi 14 août, devra trancher mardi 18 août à la CENI.