Pendant que la mutinerie malienne évoluait vers un coup d’État perpétré de main de maître ce mardi fatidique du 18 octobre, des observateurs ont eu tout le loisir de faire remarquer que tous les mardis ne sont pas maudits pour tous les peuples. C’est en effet le mardi que les pères fondateurs de la nation américaine ont choisi pour élire leur président. Ils le font tous les quatre ans avec une régularité d’horloge. La date a été fixée avec une précision chirurgicale.
C’est le premier mardi après le premier lundi de novembre. Tout cela pour dire que si le 1er novembre tombe sur un mardi, le scrutin élections devront attendre le mardi suivant. Aucune confusion possible. La prestation du serment est fixée au 20 janvier, le temps qu’il faut à un président élu de l’Alaska, l’État le plus reculé des États-Unis, pour arriver à Washington à cheval. A l’époque. Aujourd’hui, malgré les performances de l’US-AIR FORCE 1, la loi est restée intacte.
Il en va tout autrement pour le mardi malien. Il ne s’agit peut-être ni de malédiction ni de bénédiction, encore moins de calcul politique ou politicien, mais c’est la 4è fois que les Maliens changent de pouvoir un mardi à la suite d’un coup d’État. Modibo Keita a été reversé le mardi 19 novembre 1968 ; Moussa Traoré, le mardi 26 mars 1991, Amadou Toumani Touré, le mardi 22 mars 2012 et Ibrahim Boubacar Keita, le mardi 18 août 2020.
Si les Maliens n’ont pas encore eu le temps d’expliquer les tenants et les aboutissants de « la règle » des coups d’État du mardi, il s’avérera difficile pour eux de parler d’un hasard qui s’est déjà répété 4 fois.