29 août 2020 – Le bled est à moins de deux mois de l’une des sélections pestilentielles les plus controversées de son histoire. Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle qu’Alpha Grimpeur cherche à se maintenir dans sa tanière de Sékhoutouréyah aussi longtemps qu’il peut. Pour y arriver, il se permet tout, mainmise sur la CENI, fichier électoral pratiquement tronqué, l’absence de vote pour le populo de la diaspora, on pourrait même parler de l’absence d’un cadre juridique clair puisque l’Alphagouvenance a choisi de falsifier le propre texte qu’il avait soumis à référendum.

Malgré tout, il y a des partis politiques membres du Front national pour la défense de la Constitution, FNDC, qui ont clamé leur détermination à accompagner le Grimpeur dans cette forfaiture. D’autres, non des moindres comme l’UFDG, pourtant aux devants il y a quelques mois dans la lutte contre le 3e mandat d’Alpha Grimpeur, ont entamé des consultations de la  » base » pour savoir s’ils doivent ou non aller à cette joute électorale presque verrouillée par le pouvoir. Une très mauvaise idée, selon Amadeus Bah Oury, la bosse de l’UDRG, un autre membre du Front.

« Le fichier électoral qui a servi pour la mascarade du 22 mars est toujours le même. Il n’y a aucune avancée qui pourrait justifier que nous ne participons pas au législatives et que nous participions à la présidentielle. Mais chaque institution politique agit en âme et conscience, et suivant les intérêts de son mouvement politique. Nous souhaitons être en conformité avec nos principes, nos valeurs pour que quelles que soient les circonstances des situations qui pourraient survenir demain, qu’on puisse avoir la tête haute, pour qu’on ne nous mette pas dans le même sac que ceux qui, par ambition personnelle ou par aveuglément, risquent de contribuer à mettre la Guinée dans une situation extrêmement périlleuse ».

Il se dit convaincu que ce tâtonnement de ses pairs ne ferait que fragiliser le FNDC dans sa volonté de barrer la route au Grimpeur.

« Le FNDC ne peut pas se porter bien dans la mesure où les principes fondamentaux qui ont permis la création de la plateforme sont en train d’être battus en brèche par ceux et celles qui la composent. C’est quelque chose qui est préjudiciable au FNDC ».

Comme les membres de la coordination du Front, Bah Oury estime que la position floue de certains partis politiques n’empêchera la poursuite du combat.
« Quoi qu’il en soit, la lutte est en train de se faire, elle se fera. Le FNDC doit subir des mutations internes pour prendre en compte la nouvelle réalité, s’adapter et être en phase avec les intérêts du peuple de Guinée. Ça ne sert à rien d’avoir un nombre pléthorique. Il faut qu’on soit clair parce que la lutte a été souvent trahie. Il faut être cohérent pour ne pas décourager ceux qui croient en nous ».

Yacine Diallo