Après avoir vu le 3è mandat d’Alpha Grimpeur venir au galop, les forces vives de la légalité, de la justice et de la légitimité guinéennes se sont coalisées au sein du FNDC pour lutter contre cette imposture. Les Guinéens, dans leur absolue majorité, se sont mobilisés pour apporter un soutien sans réserve au vaillant combat du FNDC. La riposte barbare du pouvoir n’a pas tardé. Bilan global: plus de deux cents morts, à l’appui des tirs de balles réelles et de gaz lacrymogène jusque dans les cimetières en guise de condoléances et de repentir.
Aujourd’hui, par un retournement tout aussi barbare de la situation, la quasi-totalité de l’opposition se retrouve vent debout pour envisager de compter parmi les malheureux convives du festin nauséabond du 18 octobre prochain. Excepté un seul leader politique, Lansana Kouyaté, président du PEDN, que nos confrères d’africaguinee.com viennent d’interviewer. Des extraits :
Lansana Kouyaté : Vous connaissez la position du PEDN depuis. Parce que le PEDN a été le premier à dire si le Président de la République dont le mandat se termine au mois de décembre 2020, est candidat, ça veut dire qu’on n’a pas été fidèle à la constitution qui a été votée. L’argumentaire consiste à dire que « ce n’est pas une constitution qui a été votée par le peuple. » C’est un faux argument. Parce que c’est nous qui avons demandé que la junte militaire de l’époque accepte qu’on crée un Conseil National de Transition (CNT). Ça été créé. C’est nous qui avons demandé à ce Conseil, étant donné que la constitution a été abrogée par la junte, de préparer une constitution nouvelle. On leur a donné l’expertise nécessaire. C’était nos représentants en même temps ; ils ont adopté la constitution de 2010. Ensuite, nous nous sommes retrouvés entre nous et nous avons dit que quiconque d’entre nous sera élu président, devra, six mois plus tard, soumettre cette constitution adoptée par le CNT au suffrage universel du peuple.
Mais lui, (Alpha Condé, ndlr), il attend 7 mois avant la date de l’élection, ce qu’on ne voit nulle parle dans le monde, pour fixer les élections au 18 octobre. Qui va aller à cette élection ? Qui va aller ? Est-ce que la Guinée veut continuer dans la dictature ? Ce sont les Guinéens qui souffrent. Je le dis à tout le monde : que personne ne compte sur personne et que la Guinée aille comme ça. Quand les autres pays seront à cheval pour galoper, la Guinée tiendra la queue, et on finira par tomber.
La position du PEDN est claire et simple. Personne n’ira à cette élection avec Alpha pour que cette personne l’emporte, c’est Alpha qui va l’emporter. On dit qu’il est impopulaire, c’est vrai, il est impopulaire. Même s’il a 0% de popularité aujourd’hui, on ira aux urnes, il va sortir et il va dire qu’il a gagné. Est-ce que vous êtes convaincus que cette nouvelle constitution a été adoptée par 89% des guinéens ? Ce ne sont pas des élections. Il faut se dire la vérité… Si par miracle, si par extraordinaire, il dit qu’il n’est pas candidat, tout candidat qu’il présentera, puisque c’est ce dernier qui assure ses arrière-gardes, il bénéficiera du système. Il s’agit de démanteler un système. Le système électoral en Guinée est un mauvais système parce qu’il ne reflète pas la réalité. C’est un pays dans lequel on envoie même des policiers dans les isoloirs pour indiquer aux gens là où il faut signer. Et ils signent. Dans beaucoup d’arrondissements, ça se passe comme ça. Surtout là où il n’y a pas beaucoup d’inspecteurs, c’est comme ça. Est-ce cela une élection ? Si les Guinéens veulent s’amuser avec ça, ils n’ont qu’à s’amuser avec. Mais on ne va pas compter sur nous pour ça.