Les choses sont désormais claires, Alpha Condé sera le candidat du parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel. Une candidature qui n’était qu’un secret de polichinelle puisque le Chef de l’Etat avait pris acte, il y a quelques semaines, de la volonté des membres de son parti de l’accompagner à ce 3e mandat. Ils l’ont eux-mêmes officialisé hier lundi, 31août, sur les antennes des médias publics. Le FNDC, opposé à un 3e mandat pour Alpha Condé, a déjà qualifié cette annonce de ‘’poltronne’’. Sékou Koubdouno, responsable stratégies planification du Front invite les Guinéens à se préparer à barrer la route au Grimpeur : « Nous estimons que cette annonce est illégitime et illégale. Aujourd’hui l’histoire a donné raison au FNDC. Il est temps que les Guinéens se mobilisent afin d’empêcher ce groupe qui est en train de commettre cette forfaiture et leur dire que la Guinée ne pourrait être placée sous le régime de la monarchie ou de la royauté. Ils veulent jouer à la comédie, à la tromperie, au mensonge qui incarne la gouvernance actuelle dans le seul but de s’enrichir. Le plus important, c’est la remobilisation afin de tout faire conformément à la Constitution du 7 mai 2010, de faire partir Alpha Condé parce qu’il incarne une menace pour le peuple de Guinée ».
Mais il se trouve qu’au sein même du FNDC, des partis et non des moindres sont décidés à aller à la présidentielle du 18 octobre. Le PADES d’Ousmane Kaba, le RGD de l’ancien ministre délégué à la Défense, de la Sécurité et de la Protection civile ont déjà annoncé leurs candidatures. Au Bloc Libéral, ils sont en consultations ; à l’UFDG, ils sont presque certains de prendre part, même si on évoque toujours les consultations. Au risque de provoquer l’éclatement du mouvement ? Sékou Koundouno est sans équivoque : pas de place dans le FNDC pour un parti d’opposition qui participe à l’élection : « Nous ne commentons pas les spéculations, la position du FNDC est très claire. Nous, nous abstenons de commenter les agissements des partis politiques parce que nous estimons qu’ils sont indépendants. Nous attendons les actes officiels. Mais quiconque prend part à ces élections dans les conditions actuelles s’auto exclut du FNDC. Il n’y a pas de débat ». Les jours à venir risquent d’être très mouvementés.
Yacine Diallo